Velázquez, le peintre des peintres… au Grand Palais jusqu’au 13 juillet 2015
Et la particularité de cette collection est bien son côté didactique et pratique. Ces fameux modules, doubles-pages qui s’ouvrent doublement pour en faire... quatre, et vous donner une belle impression de ce que sera le tableau, quand vous y serez confronté, que vous l’aurez en face de vous. Il ne faudra pas vous carapater derrière une colonne car l’intensité du regard de l’infant Baltasar Carlos à cheval sera trop pénétrante, les couleurs éclatantes, la force d’une (trop) grande puissance, qui rappelle à certains égards, celle de Courbet quand il parvient à peindre les éléments marins déchaînés…
Velázquez est une figure majeure de l’art, le plus célèbre
peintre de l’âge d’or espagnol ! Formé très jeune dans la capitale
andalouse, il ne tarde pas à dépasser son maître qui d’ailleurs
l’encourage : ne vient-il pas également de lui céder sa fille ? Sur
les conseils de son beau-père, il tente sa chance à la cour de Madrid. La
seconde tentative sera la bonne et le roi Philippe IV, en 1623, le nomme
peintre officiel.
L’ascension artistique et sociale sera alors fulgurante…
Deux voyages en Italie marqueront sa carrière : ils seront déterminants pour la suite. Le premier aux alentours de 1630-31, et le second en 1650. Maître absolu dans l’art du portrait, Velázquez va en libérer le genre tout en s’attaquant également aux paysages ou à la peinture d’histoire ; délaissant la nature morte, sans doute trop étudiée dans sa jeunesse.
Aucune exposition monographique n’avait jamais montré en
France le génie de celui que Manet a consacré peintre des peintres. L’exposition du Grand Palais fait dialoguer
l’œuvre de Velázquez avec de nombreuses toiles d’artistes de son temps qu’il a
pu connaître, admirer ou influencer, comme Maino, Alonso Cano, Martinez del
Mazo ou Carreno de Miranda…
Ce hors-série dépeint un parcours en huit modules : natures mortes et peintures religieuses ; premiers portraits à la cour de Madrid 1623-30 ; la leçon italienne ; le portraitiste de cour et son atelier ; le second voyage en Italie ; la famille de Philippe IV ; l’invention formelle ; l’héritage Velázquez.
François Xavier
Véronique Gerard-Powell, Velázquez, 20 x 170, 8 modules pages, Gallimard / Rmn-Grand Palais, avril 2015, 8,90 €
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