Ragnarök par Waltern Simonson : si j'avais un marteau !

Ragnarök, tome 1 – Le dernier Dieu

 

Trois siècles ans se sont écoulés depuis que les dieux sont morts. Les rares déités survivantes sont plongées dans l’inconscience. Une mercenaire elfe noire se voit confier une mission : éliminer un de ces Dieux, réfugié dans une immense forteresse. Accompagnée d’un groupe d’assassins, Brynja se presse de rejoindre Kliffborg, la citadelle du bout du monde. Derrière ses solides murailles, ils vont découvrir un Dieu enchaîné et agonisant, le Dieu du Tonnerre, Thor, bien décidé à vendre chèrement sa peau…

 

Le personnage de Thor est indissociable de la carrière de Walter Simonson. Féru de mythes et légendes, et plus précisément de mythologie nordique, Simonson a bouleversé la série, a introduit de nouveaux personnages et a été jusqu’à tuer l’identité civile de Thor. Plus de trente ans après son passage sur le titre (en tant à la fois que scénariste et dessinateur, puis comme scénariste tout court), le travail de Simonson est resté dans la mémoire des amateurs du dieu de la foudre version Marvel.

 

Il faut croire que le personnage lui manquait, puisque dans Ragnarök, Walter Simonson revient sur ce personnage, mais cette fois-ci libéré de toute contrainte éditoriale, puisqu’il s’agit d’un titre indépendant paru aux USA chez IDW. Impossible donc d’aborder Ragnarök sans se dire qu’il s’agit d’une version du personnage totalement personnelle de Simonson…

 

Les dernières pages que j’avais lues de Simonson, sa prestation en dessinateur remplaçant sur Indestructible Hulk (avec Mark Waid au scénario), ne m’avait pas franchement convaincue. Coup de chance, l’ambiance « épopée nordique » voulue ici par Simonson correspond mieux à son trait.


S’ il s’agit d’une création originale, on pense souvent au Elric de Melnibonée, de Simonson adaptant Michael Moorcock. Oublié, le casque à ailettes sur la coupe blonde ! Avec son air de mort-vivant nordique et sa mâchoire absente, ce Thor nouvelle version est donc un peu plus destroy (voire metal) que la version Marvel !

 

Ce premier tome lui permet d’esquisser un univers de fureur qui emprunte tout à la fois à l’heroic fantasy et aux mythes nordiques. Simonson prend son temps, présente ses personnages, et expose les enjeux calmement, avec une grande maîtrise. Ce tome 1 ne propose donc pas une histoire complète, on aurait en savoir un peu plus (notamment sur le couple d’elfes noirs) mais constitue une agréable mise en jambe.

 

Une introduction réussie, mais pas parfaite et pas forcément originale, tout compte fait. Car évidemment, ce remake original de Thor souffre de la comparaison avec son homologue de Marvel (et notamment une des sagas les plus récentes, écrite par Jason Aaron). On ne peut s’empêcher de remarquer les points communs et les différences avec l’autre Fils d’Odin. Difficile de juger cet album pour lui-même, car pour le moment, Simonson nous en montre trop peu pour se faire un avis définitif. De belles choses, mais il faudra donc attendre encore un peu avant de savoir si cette version de Thor vaut la peine qu’on la suive jusqu’au bout…

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Walter Simonson (scénario et dessin)

Ragnarök, tome 1 – Le dernier Dieu

Édité en France par Glénat (2 mars 2016)

Collection Comics

176 pages

16,95 euros

ISBN : 9782344014448

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