Cruel than dead, 1/2

Quand elle se réveille, seule dans une pièce en ruine, quasi nue, Maki Akagi n'a plus conscience de rien. Il faudra l'intrusion d'un soldat mourant pour qu'elle apprenne que le monde a été infesté, que 90 % de la population est devenue zombie et qu'elle-même est une zombie redevenue humaine après un test vaccinal. Quelques séquelles, comme sa force hors normes et sa capacité à voir dans la nuit, mais elle a surtout une certitude : elle doit retrouver la communauté des survivants entassés dans le Tokyo Dome et apporter aux autorités les échantillons de vaccins qui pourront sauver l'humanité.

Le parcours est semé d'embûches — outre les zombies, il y a des communautés humaines plus ou moins amicales — et, accompagné par le petit Shota, le second cobaye survivant, va devoir  affronter tous les dangers et apprendre à contrôler ses pouvoirs aussi bien qu'à apprivoiser ce monde nouveau, fait de morts, de peur, de ruines... 

Le point de vue d'une exe-zombie est très original, et donne à cette aventure un souffle nouveau dans l'univers zombie très en vogue. Servi par des dessins magnifiques, où les fans de gore jouissif vont se régaler ! 

présentation de l'éditeur : 

Prenez une base post-apocalyptique à la Walking Dead, traitez façon « road trip » à la Mad Max, placez une héroïne forte à la Ripley, saupoudrez de personnages secondaires prêts à dévorer, liez le tout avec une intrigue qui vous amènera jusqu’aux sources du mal, et servez saignant !
C’est donc bien une vision moderne du zombie qui s’offre à nous. Liés à l’idée d’un monde post-apocalyptique, leurs zombies sont « des zombies qui courent » et non des « zombies qui marchent », permettant à l’histoire un rythme et une tension soutenus. Autour de l’histoire d’un seul personnage principal gravite une faune humaine paniquée, des humains plus monstrueux que les zombies, des innocents comme des coupables.
Là où Crueler than dead se distingue nettement de ses équivalents en manga, c’est enfin par son traitement graphique. Par un trait inspiré de Katsuhiro Otomo (Akira), l’auteur se complait dans un détail minutieux de la chair décomposée, d’un œil torve et affamé, nous évoquant ainsi les plus belles illustrations de Walking Dead.
Avec les titres Igai ou encore Tokyo Undead, les auteurs de Crueler than dead s’affirment comme les spécialistes du genre zombies en manga. Il faut dire que les deux compères partagent une même passion pour le sujet et maitrisent le background culturel américain. Des classiques de Romero à Bienvenue à Zombieland, ils sont quasiment incollables ! Et ça se voit !


Loïc Di Stefano

Kôzô Takahashi (dessin) et Tsukasa Saimura (scénario), Crueler than Dead, 1/2, Glénat, juin 2015, 208 pages, 10,75 eur

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