Chahdortt Djavann, Big Daddy : L’Amérique qui fait peur
Il a 13 ans et est condamné à la
prison à vie pour avoir tué trois malfrats dans un trou américain. Que s’est-il
passé ? Rody, l’ado latino, a tapé dans l’œil de Big Daddy, ce caïd pervers qui
cherche en effet un fils qu’il se choisirait. Alors il initie son protégé à ses
magouilles, aux armes, aux filles et à son hobby, torturer obèses et
prostituées. Rody supporte de moins en moins jusqu’au triple coup de feu. L’avocate
Nikki Hamilton va tenter de le sortir de prison.
Raconté à trois voix, Rody, Nikki et Markus, l’ancien flic devenu photographe, Big Daddy est un texte qui surprend. À la fois roman politique et social – 2500 mineurs partagent aux États-Unis une peine irrémédiable –, récit d’une relation personnelle nouée entre Nikki, avocate solitaire et son client sur 20 ans, roman noir peuplé de serial killers, toutes les pistes sont explorées.
L’auteur, Chahdortt Djavann, dont on avait apprécié Je ne suis pas celle que je suis mêle histoire personnelle et faits de société, roman noir et recherche des origines, ici iraniennes, avec un art consommé. On ne peut s’empêcher de lire même si son Amérique ressemble à un cauchemar.
Ariane Bois
Chahdortt Djavann, Big Daddy, Grasset, février 2015, 300 pages, 18 €
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