Henry de Monfreid : Biographie


1822 : Naissance de Marguerite Barrière, qui s’inventera un prénom, un nom et une particule : Caroline de Monfreid. C’est la grand-mère paternelle d’Henry.

 

1856 : Naissance de George de Monfreid (Daniel sera un pseudonyme adopté plus tard par George, dans le cadre de sa carrière artistique, et qu’il intercalera dans son nom).

 

1877 : Mariage de George de Monfreid et d’Amélie Bertrand.

 

14 novembre 1879 : naissance d’Henri au domaine de La Franqui, près de Leucate, dans l’Aude (pour sa carrière littéraire, Henri de Monfreid choisira de substituer un y à l’i de son prénom).

 

1882 : George de Monfreid navigue en Méditerranée sur le Follet.

 

1885 : Henry accompagne son père pour un second voyage en bateau, sur l’Amélie.

Déménagement de la famille à Paris, au 31 rue Saint-Placide.

 

1887 : Rencontre de George de Monfreid et Paul Gauguin. Les deux destins seront désormais liés, jusqu’à la mort de Gauguin.

 

1888-1892 : Études à la pension de Mlle Poupon, rue de Vaugirard, puis à l’École alsacienne.

 

1892 : Les parents d’Henry se séparent. Henry retourne avec sa mère à La Franqui.

 

1893-1897 : Pensionnaire au lycée de Carcassonne.

 

1897 : Grande expédition d’Henry et de son père, à bicyclette, en Espagne.

 

1898 : Baccalauréat et entrée au Lycée Saint-Louis pour la préparation des Grandes Écoles. Échec à l’École centrale.

 

1899 : Henry est subjugué par la conférence d’un professeur de l’École des Ponts et Chaussées qui raconte la conquête du Soudan et incite ses auditeurs à découvrir l’empire colonial français.

 

1900 : Henry se met en ménage avec Lucie Dauvergne.

Réquisition pour l’armée.

 

1901 : Henry est réformé.

 

1902 : Henry vend du café au porte-à-porte.

Mort de sa mère, Amélie, en novembre.

Henry est embauché par la société Maggi, en tant que contrôleur de la qualité du lait.

Son oncle Émile Bertrand le spolie de La Franqui, puis le dédommagera trois ans plus tard à hauteur de 20 000 francs.

 

1903 : Mort de Paul Gauguin, à la Dominique (îles Marquises), à l’âge de 55 ans.

 

1905 : Naissance de Marcel de Monfreid, fils d’Henry et de Lucie Dauvergne.

Henry prend également à sa charge Lucien, un premier fils de Lucie.

Avec les 20 000 francs de la transaction intervenue avec son oncle, Henry achète une ferme à Ons-en-Bray. Mais l’élevage de poulets est un échec.

 

1907 : Henry navigue au large de Fécamp, où il est en poste pour la société Maggi.

 

1909 : Il achète une laiterie, la ferme des Trois Moulins, près de Melun (Seine-et- Marne).

 

1910 : Monfreid est ruiné par les inondations de la Seine.

Rencontre avec Armgart, qui devient sa maîtresse. Il se sépare de Lucie.

 

1911 : Henry débarque à Djibouti. En Éthiopie, il se livre au négoce de l’ivoire, et surtout du café.

 

1912 : Démission de son poste d’agent commercial.

Il s’installe sur son boutre, dans l’île Mascali, non loin de Djibouti.

Il se lance dans la pêche des perles et dans le trafic d’armes.

 

1913 : Henry rentre en France et épouse Armgart, qu’il laisse à Port-Vendres. À son retour à Djibouti, il se fait circoncire pour faciliter son intégration au monde islamique.

 

1914 : Première Guerre mondiale. La Turquie entre dans la guerre au côté des Austro-Allemands.

Henry achète le Fath-el-Rahman. Première navigation en mer Rouge.

Les musulmans lui donnent le nom d’Abd-el-Haï, «l’esclave du vivant».

Naissance de Gisèle, fille d’Armgart.

Il espionne les Turcs à la demande du gouverneur de Djibouti.

Condamné à trois mois de prison à Djibouti pour trafic d’armes.

Retour en France pour être mobilisé. Il se fait réformer.

Sur ordre, il repart opérer des missions d’espionnage au profit de la France.

 

1915 : Premier transport de haschisch à Port-Saïd.

 

1917 : Installation à Obock.

Henry construit un premier bateau, l’Ibn-el-Bahar.

Il fait venir Armgart et Gisèle.

Prisonnier des Anglais à Berberah, il est soupçonné de les avoir espionnés.

 

1919 : L’Ibn-el-Barah coule. Henry construit l’Altaïr, puis le Moustérieh.

 

1920 : Lucien, le fils de Lucie Dauvergne, qu’il avait adopté, meurt en mer, dévoré par les requins.

Henry installe sa famille près de Harrar en Éthiopie.

 

1921 : Naissance d’Amélie, fille d’Armgart.

 

1922 : Un cyclone détruit sa flottille.

Il abandonne la navigation et se fait agriculteur.

Naissance de Daniel, fils d’Armgart.

 

1922-1927 : Grâce aux profits de la vente de haschisch, il rachète une minoterie à Diré-Daoua (55 km d’Harrar).

Il crée une usine thermo-électrique, apporte pour la première fois l’électricité dans une ville éthiopienne.

Il ouvre en outre une usine de macaronis.



1926 : Henry participe à l’assassinat de l’homme qui l’a trahi, Joseph Heybou.

Il se lie avec le père Teilhard de Chardin et avec l’abbé Breuil, deux célèbres prêtres paléontologues et archéologues.

 

1928 : Armgart et leurs trois enfants, Gisèle, Amélie et Daniel, quittent l’Afrique et s’installent rue Borghèse, à Paris.

 

1929 : Mort de son père, devenu un peintre reconnu, sous le nom de George Daniel de Monfreid.

 

1930 : Monfreid se retrouve en prison pour la troisième fois.

La femme du journaliste communiste Vaillant-Couturier publie sous le nom d’Ida Treat les Pages d’un navigateur en mer Rouge: Henry de Monfreid.

 

1931 : Monfreid guide le jeune journaliste Joseph Kessel qui fait une enquête sur l’esclavage.

À la lecture du journal manuscrit de Monfreid, Kessel lui conseille de se faire éditer directement.

 

1932 : Les Secrets de la mer Rouge, parus chez Grasset, reçoivent le prix Viking.

Le livre a un succès considérable.

 

1932-1935 : Alternance de séjours à Paris, Harrar et Obock, et publication de plusieurs livres (8 pour la seule année 1935).

 

1933: Monfreid est expulsé d’Éthiopie sur ordre du négus, Haïlé Sélassié, à la suite de ses écrits. Ses biens sont confisqués.

Il écrit Vers les terres hostiles de l’Éthiopie.

Parution du livre de Kessel, Marché d’esclaves, aux Éditions de France.

 

1934: Parution de l’album de Tintin, Les Cigares du pharaon : Monfreid y est représenté en trafiquant d’armes.

 

1935 : Conquête de l’Éthiopie par l’Italie de Mussolini.

Henry écrit pour de nombreux journaux, dont Gringoire, Candide, L’Intransigeant, Le Petit Parisien et Le Figaro.

Correspondant du journal Paris-Soir, Monfreid revient en Éthiopie, dans les pas du maréchal Grazziani. Il soutient clairement l’armée de Mussolini.

 

1936 : Haïlé Sélassié s’enfuit d’Éthiopie. Monfreid récupère les biens dont il avait été spolié.

Achat d’un hôtel particulier à Neuilly.

 

1937 : Cycles de conférences en France et en Italie : il raconte l’épopée de la conquête fasciste de l’Éthiopie.

Adaptation cinématographique des Secrets de la mer Rouge, avec Harry Baur.

Séjours en Éthiopie et poursuite de ventes d’armes.

Importante production littéraire.

 

1938 : Mort d’Armgart.

Il prend pour nouvelle et dernière compagne Madeleine Villaroge.

 

1940 : Mussolini engage son pays dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne.

 

1940 : Le gouverneur de Djibouti poursuit Monfreid pour intelligence avec l’ennemi, mais un non-lieu est prononcé.

 

1941 : L’Éthiopie est reconquise par l’armée britannique et le négus est rétabli sur son trône.

 

1942 : Monfreid est arrêté par les Anglais, qui occupent à leur tour le pays.

Il échappe au peloton d’exécution, à la dysenterie, puis est transféré au Kenya.

 

1942-1947 : Captivité au camp de Niery, puis en résidence surveillée près du mont Kenya.

Libéré, il s’installe dans un ancien campement de bûcherons, et vit de la chasse.

 

1947 : Rentré en France, il s’installe à Ingrandes (Indre).

 

1948-1958 : Conférences et publication de livres.

Trois fois candidat à l’Académie française, avec le soutien de Kessel, Cocteau et Pagnol, et trois échecs.

 

1951 : Sur dénonciation d’un membre de sa famille, le domicile de Monfreid à Ingrandes est perquisitionné. Du haschisch et des armes y sont saisis. Monfreid est condamné à une amende pour « usage d’opium en ménage ».

 

1958 : Il est porté disparu pendant 12 jours, sur le Rodali, dans l’océan Indien.

 

1961 : Dernier voyage en voilier, du Havre à Bordeaux, sur l’Obock, construit par son fils Daniel.

 

1965 : Monfreid se livre à une longue confession dans Rivarol.

 

1966 : Tournage des Secrets de la mer Rouge en feuilleton, pour la télévision.

 

1973 : Le Feu de Saint-Elme, Ma vie d’aventure, autobiographie en un seul tome, qui sera rééditée en 1998.

 

1974: Tournage de la seconde partie des Secrets de la mer Rouge.

 

13 décembre 1974 : Mort de Monfreid à Ingrandes, à l’âge de 95 ans.

 

Francis Bergeron

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Bref, un type extraordinaire: le fils adoré de Rimbaud