"Chappie" : rencontre avec Hugh Jackman

Dans un futur proche, des robots policiers mettent de l’ordre à Johannesburg. Mais leur créateur veut aller plus loin et leur créer une conscience humaine. Hélas, Chapie, le prototype tombe entre de mauvaises mains. Le chaos est proche… Dans cette production qui se situe entre Robocop et Transformers, Hugh Jackman joue le rôle (secondaire) de l’ingénieur (ancien militaire) qui défend à tout crin son projet de super robot super policier. Guerre d’influences qui dégénère en guérilla urbaine.

 

C’est votre deuxième film face à des robots ? Est-ce dû à une attirance particulière ?

Par contrat je dois faire un film avec des robots tous les deux ans !... Non, je plaisante. En fait, c’est une coïncidence. J’ai accepté Chapie parce que je suis fan de District 9. Je ne suis pas fan de science-fiction mais c’est un film qui m’a beaucoup marqué parce qu’il est très réaliste et donne à réfléchir. Le réalisateur Neill Blomkamp a un style très particulier. Et puis le robot Chapie est très intéressant ; finalement c’est le plus humain de tous les personnages du film.


Avez-vous choisi votre look dans ce film ?

Quand on travaille avec un réalisateur comme Neill, on travaille sur tous les détails. Mon personnage croit être un bon gars, apprécié de tous, ce qui n’est pas du tout le cas. Neill m’a montré la photo d’un type que je ne nommerai pas dont il s’est inspiré. J’ai trouvé ça parfait pour mon rôle. Il me faisait penser à mon prof de géographie ! J’ai adoré ce look. Il me rappelle les années 80, l’époque où j’ai rencontré ma femme. J’avais le même look !


Comment présenteriez-vous votre personnage ?

C’est un homme très religieux. Il croit en Dieu et refuse le fait qu’un homme puisse artificiellement recrée la conscience. Il estime que personne n’a le droit de jouer le rôle de Dieu. Mais son point de vue n’est pas stupide. Bill Gates et Stephen Hawkins ont affirmé que l’intelligence artificielle pouvait être dangereuse. Mon personnage a des arguments censés et pose des bonnes questions.


Le fait qu’il ne soit pas le bon gars de l’histoire vous a-t-il gêné ?

Non car j’aime autant jouer les méchants que les gentils. C’est un personnage complexe. Pendant des mois, avec Nell, nous en avons discuté dans les moindres détails. C’est un homme qui a beaucoup à gagner en se débarrassant de Chapie. Il s’appuie sur un combat moral mais, finalement, il défend son intérêt personnel. Nous sommes tous coupables de ce genre de faiblesse. Nous ne nous intéressons qu’à ce qui nous entoure, ce qui est plus ou moins proche de nous. C’était un défi mais il était drôle à jouer.


Pour vous les robots sont un bien ou un mal ?

Je ne vois pas les robots comme une future catastrophe totale. Je suis un optimiste, je n’ai pas peur de ça. Je ne sais pas s’il est possible que les robots aient un jour une conscience, comme nous les humains. Tout cela pose aussi les questions existentielles de l’âme, de la vie. Un robot ne se pose pas de questions. Il ne cherche jamais à connaitre le pourquoi des choses. Il ne sait pas que ses actes peuvent avoir des répercussions terribles. Imaginons qu’un robot-policier décide d’abattre un bandit. Or, au même moment, une fillette de sept ans assiste à la scène depuis la fenêtre de son immeuble. Le robot tire sans penser aux conséquences de son acte sur la gamine qui en sera marquée à vie. Il ne réfléchit pas.


Etes-vous tenté par l’immortalité dans un corps de robot ?

L’idée est intéressante mais je ne sais pas si je l’accepterai. L’immortalité est quelque chose qui nous intéresse tous mais, si je peux choisir, je préfèrerai qu’elle ne se passe pas dans le corps d’un robot !


L’une des scènes semble être une critique des jeux vidéos…

Nous ne l’avons pas conçue comme cela. Pour mon personnage c’est tout sauf un jeu. C’est un être désespéré qui est prêt à tuer et à brûler pour parvenir à ses fins.


Philippe Durant 

 

CHAPIE

De Neill Blomkamp

Avec Sharlto Copley, Dev Patel, Sigourney Weaver, Hugh Jackman

1h54 – sortie le 4 mars


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