Dix bonnes raisons de ne pas lire "dancing with myself" d'Ismaël Jude

Voici dix bonnes raisons de ne pas lire mon livre :  

Voyeurisme, onanisme, érotisme, narcissisme, fétichismes, lacanisme, donjuanisme, solipsisme, parisianisme, provincialismes. 

Et quatre raisons subsidiaires : Exhibitionnisme, phallocentrisme, névrotisme, psychotisme. 

Preuves à l’appui :


Voyeurisme : « Le jeu érotique se limite pour moi à regarder, effleurer, humer, collectionner les dépouilles de corps désirés, à les ranger dans le grand classeur de ma mémoire. »


Onanisme : « J’essaie de tout mémoriser pour me toucher plus tard. »


Erotisme : passim


Narcissisme : « Je n’avais vécu une expérience d’une telle intensité que devant un miroir. »


Fétichismes : « J’ai trouvé sous le lit de Mina une culotte blanche où elle a délicatement déposé quatre petites traces. »


Lacanisme : « Sur une photo, je vois son visage, le voile est soulevé. Le visage de cette femme très brune : l'Egyptienne, ma mère. »


Donjuanisme : « … je m’unis, m’accouple, m’envoie en l’air, tire un coup plus souvent qu’à mon tour, je fais crac crac, des galipettes, des câlins et des siestes crapuleuses, j’enfonce mon pieu, je trempe mon biscuit… »


Solipsisme : « Prisonnier de moi‑même. Je me fais l’amour comme un hermaphrodite. » Parisianisme : « Je ne quitte Paris que pour de rares cérémonies funéraires. »


Provincialismes : « … le troupeau de trois drissards que nous formons, mes deux frères et moi. »


Exhibitionnisme : « Je me lève, fais descendre mon slip et mon jean sur mes cuisses, dévoilant l’intégralité de ma queue décalottée, tombante mais longue et ferme du fait de l’érection récente. »


Phallocentrisme : « Quatorze centimètres au repos. »


Névrotisme : « Je tiens du côté de ma mère, qui, avec ses cheveux noirs, sa peau brune et son mystère tzigane, descend de la nuit. »


Psychotisme : « J’écoute les histoires du sacrifice d’Isaac, dont la mère était une Égyptienne, et le patriarche, Abraham, un petit homme de la terre trapu. Et me voici dans le rôle de l’enfant substitué, quasi‑sacrifié, racheté in extremis. Il y a aussi l’histoire de Jésus qui était le fils de Dieu, qui voulait sauver Nazareth et qui s’est fait crucifier, et, s’ils découvrent ce que je suis, les gens d’Écueil me cloueront aussi à la place du Christ qui rouille sur le calvaire à l’entrée du parking. Je pleure. Moi non plus mon père n’est pas mon père. Je suis le fils de la stripteaseuse. Nous venons d’une terre plus lointaine que la Nuit des Temps. Les larmes, c’est peut‑être ça. »

 

Ismaël Jude

pour le Salon littéraire


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