Fan de Philip K Dick et d'Isaac Asimov, Istin a pensé à vous en lançant une nouvelle série de science-fiction qui place au coeur de chaque tome indépendant l'androïde, soit le chaînon manquant entre l'homme et le robot. 

Le premier tome, Résurrection, pose une enquête policière et mystique. L'humanité, qui vit derrière un bouclier la protégeant des météorites martiennes, est devenue immortelle. Chaque jour une pilule miracle et la vie sera sans fin et sans dégradation. Mais l'humanité est aussi devenue stérile... Jusqu'au moment où, contrairement à la première loi de la robotique édictée par Asimov ("Un robot ne peut porter atteinte à un être humain") des serviteurs robots pourchassent et abattent des humains, porteurs d'un secret que la firme Microcorp — celle qui fabrique la précieuse pilule d'immortalité — veut protéger. Et si la vie revenait ? Et si l'humanité n'était pas ce qu'elle croyait être ? 

Réflexion sur l'immortalité — dans la lignée du cycle Les Danseurs de la fin des temps de Michael Moorcock — aussi bien que sur la manipulation — dans la lignée de Matrix —, Résurrection est une BD pleine d'action qui se sert du support des androïdes pour questionner la société humaine. Un peu comme Jean-Luc Istin le fait par ailleurs avec les zombies... Efficace sans être vraiment original, bel hommage à ses lectures (K Dick notamment auquel il renvoie directement le lecteur), cet album d'Istin s'inscrit dans la ligne régulière de sa production avec le complot et l'action.

Les dessins de Jesus Hervas sont très sombres et parfois un rien grossiers mais portent assez bien le rythme du texte, notamment par la qualité des cadrages très cinématographiques. 

Jean-Luc Istin (scénario) et Jésus Hervas (dessin), Androïdes 01 : Résurrection , Soleil, "anticipation", juin 2016, 64 pages, 15,50 eur