"Mes aveux les plus doux", cinquante ans de souvenirs d'André Asséo

ANDRE ASSEO : l’homme de l’onde


En tant que cinéphile professionnel, André Asséo sait que Les Aveux les plus doux est le titre d’un film d’Edouard Molinaro racontant comment des flics malmènent un suspect pour le pousser à avouer. Heureusement, lui n’a pas besoin d’être secoué pour tout dire. Ou à peu près tout.


Pour ceux qui auraient fait mine de l’oublier, Asséo présenta pendant près de trente ans Les Etoiles de France Inter, sur la radio qui porte ce nom. Je confesse l’avoir très peu écouté. Je ne suis pas fan de radio, même si j’ai commencé par sévir dans ce média. De plus, je garde depuis plus de trente ans une dent contre Radio France qui m’a viré sans ménagement (« à coups de pompe dans le derche » comme dirait l’Audiard). En revanche, j’ai lu certains de ses ouvrages dont sa longue interview avec Jean-Louis Trintignant qui donna lieu au seul vrai livre sur ce comédien que j’admire beaucoup (livre qu’il me semble avoir chroniqué ici même).


Cette fois, Asséo parle de lui. Après avoir si longtemps sévi sur les ondes, il a décidé de coucher ses souvenirs sur le papier. En réalité, il parle plus des autres que de lui. Et les autres sont, comme de bien entendu, des célébrités. Du cinéma mais pas seulement.


Par ordre d’entrée en scène voici (liste non exhaustive), Joseph Kessel, Arletty, Jacques Brel, Barbara, Romain Gary, Georges Simenon, Paul Guimard, René Fallet, Jacques Perrin, Michel Galabru, Michel Piccoli, Jeanne Moreau, Jane Birkin, Costa Gavras, Claude Chabrol… Du beau monde.


L’auteur les présente sans les éreinter (hormis Fallet qu’apparemment il ne peut pas blairer !) à coup d’anecdotes vécues, de souvenirs épars et de propos fort probablement tirés d’interviews. Certains furent ses amis, d’autres des rencontres plus chaleureuses qu’un simple face à face devant des micros.


Entre deux anecdotes, André Asséo glisse des commentaires personnels qui n’apportent pas grand-chose au récit du fait qu’ils ne brillent pas forcément par leur originalité (un brin d’écologie, une pointe de nostalgie et le classique refrain sur la haine des cons).

On n’apprend pas forcément beaucoup à lire cet ouvrage mais on est heureux de retrouver ces personnalités présentées sous un jour si ce n’est inédit en tout cas peu usités. Aux places d’honneur trônent Georges Brassens et Louis Nucéra qui ne sont pas du tout venant.


Un livre qui ressemble à une ballade, par un doux printemps, au bord de l’eau. Ce qui parait normal pour un professionnel des ondes.


Philippe Durant


André Asséo, Mes aveux les plus douxL’Archipel – mars 2014

224 pages, 18,95 €

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