La Djouille de Jean Pérol est fataliste
Fabien débarque. Trop âgé pour bricoler sérieusement il fit appel à un jeune lycéen. Le vieux professeur s’amuse à l’observer. À se revoir plus jeune. Il constate que Fabien s’éprend de la jeune Clara. Découvre qu’elle n’est pas du même milieu social. Révoltes en devenir. Maladresses en légions… Les récits se maillent. Les voix se nouent. Dans la gorge aussi. Le lecteur laisse son ventre se crisper. Et l’Afghanistan, toujours. Là-bas aussi le jeune Fabien fuit. S’embourbe. Assume cette folie d’un soir : que ne ferrions-nous pas par amour ?!
Si les guerres se modifient techniquement, les hommes, eux, meurent toujours pour rien. Et ce sont plutôt les pauvres qui en paient le prix fort. Combien de latinos dans les rangs US pour le seul bénéfice d’une green-card au retour ? C’est aussi la beauté du monde qui sauvera l’humanité. À en croire Jean Pérol. Ou son absolu désespoir : trop triste pour se battre, les Hommes ? Un jour l’autre sans doute. Ou alors séduits par le fondamentalisme, ils s’entretueront jusqu’au dernier ?
Annabelle Hautecontre
Jean Pérol, La Djouille, La Différence, août 2014, 272 p. – 20,00 €
1 commentaire
je vous découvre avec ce livre que j'aime ABSOLUMENT, tout ce que vous dites et la façon dont vous le dites....Evidemment ...je me reconnais, fille de deportée(non juif), baroudeuse, encore un peu cineaste et nouvellement mosaïste....si vous acceptez de m'envoyer votre mail, nous pourrions échanger une foultitude de choses!