Patrick Modiano à la recherche du souvenir perdu
Ce grand écrivain français fait l’unanimité, tant auprès du public que de la critique. Sorte de Proust du XXIe siècle, Patrick Modiano a publié une trentaine de romans, tous chez Gallimard. (Vous pouvez vous procurer l’intégrale de son œuvre : Romans de Patrick Modiano Quarto/Gallimard 1084 pages, 23,50 €)
Romancier au style limpide, dont les intrigues faussement réalistes sont autant de mises en abîmes rêveuses, Modiano traque l’énigme de nos existences. Pourquoi vivons-nous ? Qui sommes-nous vraiment ? Quels sont nos ressorts secrets ? Hélas, nous restons derrière la paroi, et mourons la plupart du temps sans le savoir, sans bien nous comprendre, sans comprendre les autres, pressentant certaines choses essentielles, certes, mais pas toutes, et jamais complètement. Tel semble être – entre autres obsessions littéraires –, le très singulier et très beau territoire de Patrick Modiano.
Il venait tout juste de publier Pour que tu ne perdes pas dans le quartier lorsque l’académie Suédoise lui a décerné sa prestigieuse récompense.
A ce sujet, Bernard Pivot souligne que la France détient le record du monde en la matière. Elle a reçu quinze fois le Nobel de Littérature, quand d’autres pays, et leurs auteurs, attendant toujours leur premier Nobel. Pivot se souvient avec émotion, et précision, des passages – historiques – de Modiano sur le plateau d’Apostrophes et de Bouillon de Culture. Tous ceux qui ont eu la chance d’approcher Modiano s’en souviennent avec précision. Et bonheur. Ils sont rares car, précise à juste titre son éditeur, Antoine Gallimard, « c’est un animal sauvage ». Ce qui pourrait être la définition du génie littéraire.
Faisant exception à la règle, Patrick Modiano a bien voulu nous confier un extrait de son dernier roman Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier. Il recevra le Nobel 2014 à Stockholm le 10 décembre prochain, et donnera à cette occasion son « Discours de Suède ». Un événement littéraire unique.
Annick Geille
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