La chronique d'Emmanuelle de Boysson

Déjeuner au Grand Véfour à l’occasion de la sélection d’auteurs confirmés ou à découvrir de la Fondation Prince Pierre de Monaco


La vie littéraire, chronique d’Emmanuelle de Boysson | 

À l’entrée du Grand Véfour, dans les jardins du Palais-Royal, Guy Martin nous reçoit chez lui avec cette gentillesse et cette modestie qui sont l’apanage des plus grands. Je le félicite pour son excellente émission, Épicerie fine, vue sur Campagne TV et vais retrouver les invités qui entourent la Princesse Caroline dans la salle à manger aux boiseries sculptées de guirlandes, miroirs et toiles peintes sous verre inspirées des fresques pompéiennes de style néo-classique si prisées sous l’Empire.

 

Mon nom figure à la table Victor Hugo, un familier du restaurant. Ici soupaient Bonaparte et Joséphine, plus tard, Cocteau, Jean Marais, Sacha Guitry, André Malraux, Emmanuel Berl, Louis Aragon, Sartre et son Castor. Membre du jury, Jean-Christophe Rufin, costume gris, cravate nuit, revient de son chalet près de Chamonix. Je le félicite de son intervention sur Europe 1 à propos de BHL et de La Libye. Au fond de la salle, à l’écart, Caroline, en tailleur bleu marine, s’entretient avec Tahar Ben Jelloun.

 

La maîtresse de cérémonie, Brigitte de Roquemaurel, chemisier à jabot de dentelles, revient de son île quelque part en Afrique. Journalistes et écrivains boivent une coupe à leur futur succès. Certains étaient avec moi le week-end dernier au château de La Messardière, comme Jean-Marie Rouart, Colombe Schneck ou Baptiste Liger – on ne se quitte plus ! On parle du Festival de Cannes qui s’ouvre demain, des romans de la rentrée, des futurs prix : les paris sont ouverts. Silence.



Roulement de tambours. « Le Conseil Littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco s’est réuni au Grand Véfour, à Paris, pour établir la liste des auteurs en lice pour le Prix littéraire, qui honore un écrivain francophone de renom pour l’ensemble de son œuvre ». Il y a Henri Lopes, Amélie Nothomb, Chantal Thomas, Fred Vargas, Anne Wiazemsky. Quant à la Bouse de la découverte, elle sera attribuée à un auteur francophone pour un premier ouvrage de fiction. Les sélectionnés sont : Jean-François Coulomb, Une semaine de juin (Albin Michel, 2015), Bruno Deniel-Laurent, L’idiot du palais (La Table Ronde, 2014), Jean-Paul Didierlaurent, Le liseur du 6 h 27 (Au diable vauvert, 2014), Mathias Menegoz, Karpathia (P.O.L., 2014), Jean-Noël Orengo, La fleur du capital (Grasset, 2015), Leïla Slimani, Dans le jardin de l’ogre (Gallimard, 2014).

 

Il est temps de passer à table. Au menu : foie gras, filets de poisson sur lits de céréales exotiques, gâteau d’ananas fondant, café gourmand. Guy Martin, ce fils de Savoyard, est un artiste. Un prince. 


Emmanuelle de Boysson

4 commentaires

Etre invité par Guy Martin est un must et un plaisir. Grand chef et homme d'extrême qualité.

anonymousse

Inimitable roi du palais , impeccable dans ses divines créations , Guy Martin est un très grand homme en tout point .

je pourrais avoir mauvais esprit mais je n'ai pas mauvais œil, je lis bien ceci (je copie/colle) : [Quant à la Bouse de la découverte, elle sera attribuée à un auteur francophone pour un premier ouvrage de fiction...]...Rhaa...le pauvre lauréat, ça gâche, ça gâche. Bon, sinon, Monsieur Guy Martin, c'est quand vous voulez pour l'invitation , je crois avoir un corsage à jabot de dentelles dans ma penderie.

Mmmh,ça sent le copinage à plein nez ça.