Le rouge pour tout « dire » : Laurence Courto
D’un obscur naît une autre ;
c’est une chute qui ne tombe pas. Par effet de variations, Laurence Courto
renvoie jusqu’au recommencement d’un monde selon une démarche dont elle a le
secret. A travers traces, incisions et glacis surgit l’altération impossible à
résorber. Les œuvres sont des griffures dans la "chair du double"
dont parle Bernard Noël. Jonctions,
déplacements, glissements créent une abstraction figurative tournée autant vers
une lumière particulière.
L'oeuvre reste intense dans la
fragilité et la puissance qui ne se conquièrent qu’au fil des années et une
fois que se retire le joug de la “ science ” apprise. « L’épure » donne à la violence un
velouté. Demeurent à travers les jeux de
lignes et de couleurs aussi brutaux que savamment orchestrés des bruissements poétiques de l’ordre de l’écharpe, du secret, de
l’envol immobile. Ce n’est pas vraiment
le lointain, ni l’intime. Mais les deux à la fois. Sans chercher un terme à ce mouvement, Laurence
Courto inscrit le grouillement comme
instance : le jour se retrouve. Au crépuscule.
Jean-Paul Gavard-Perret
Laurence Courto, « Rouge, pardi », Galerie Chappaz, 73100 Trévignin, du 30 mai au 28 juin 2015.
1 commentaire
du rouge au crépuscule ....