Dix bonnes raisons de ne pas lire "Road tripes" de Sébastien Gendron

A l'occasion de la publication de  Road tripes, Sébastien Gendron lui-même s'est un peu lâché et propose dix bonnes raisons de ne pas lire son roman. Accrochez-vous !



En termes purement numérologiques, ce roman compte 282 pages. Or, dans la culture Maya, les chefs mayas, à leur mort, étaient enterrés avec leur 282 épouses que l’on sacrifiait l’une après l’autre, et la tombe était systématiquement arrosé du sang des pauvresses. On dira donc et sans nul doute possible que ce livre a le mauvais œil.

Ce roman se moque de manière très provocatrice de ladite culture Maya. Quand on sait combien cette civilisation est encore puissante aujourd’hui par sa magie, on peut penser qu’en achetant ce livre, le lecteur s’expose à des risques considérables pour sa santé.

Parmi les gens qui sont mis au pilori dans ce récit, il y a les amateurs de Renault 16. Il faut savoir que la France compte un nombre conséquent de collectionneurs de R16 et que ces gens exercent un véritable pouvoir auprès des instances dirigeantes de notre pays. Il y a donc fort à parier que, là encore, l’acheteur de cet ouvrage court le risque de voir sa vie menacée par les membres de ce lobby que l’on dit fortement armé et capable des pires vilenies.

Road Tripes, sous couvert d’initier le lecteur aux langues vernaculaires du haut Sud-Ouest, est en fait un véritable ramassis de grossièretés. En cela, il constitue une menace pour l’innocente jeunesse de notre pays. On peut donc s’attendre, si la diffusion de ce livre venait à atteindre un niveau notoire, à une recrudescence des réprimandes parentales et des punitions subséquentes. Soit beaucoup de charges pour nos assistantes sociales qui ont pourtant d’autres chats à fouetter.

Dans cette œuvre, on porte au pinacle un duo de personnages d’obédience anarchiste. Parmi les nombreux méfaits auxquels se livrent ces deux hommes, l’auteur prétend faire rire avec un incendie de forêt. On comprendra qu’à l’approche de l’été, il est plus que nocif de mettre ce roman entre les mains de gens influençables.

Voici une antépénultième fiction ayant pour décor la route et pour principale distraction la voiture. Quand on sait que chaque année, la forêt amazonienne est dévastée de l’équivalent d’une fois et demi la France et qu’on y construit des kilomètres de voies bitumées, on comprend rapidement le scandale que constitue toute histoire mettant en scène la glorification de la bagnole, du pétrole et de l’asphalte.

Les deux « héros » de ce roman sont distributeurs de prospectus. Là encore, l’auteur se moque de cette noble profession qui permet de véhiculer de manière constante des informations plus que nécessaires en ces temps de crises. Et oui, n’en déplaise aux bien-pensants, il y a en France toute une frange de la population qui n’a pas les moyens de se nourrir chez Fauchon. Pour ceux-là, le prospectus est souvent un média majeur permettant de s’offrir du blanc de dinde à moindre coût au moment des fêtes.

Road tripes souffre d’un nombre impressionnant d’inexactitudes, pour ne pas dire d’erreurs grossières. Alors éclaircissons tout de suite certaines contre-vérités dont l’auteur joue tout au long de ses pages : non, M. Gendron, les forces de l’ordre ne sont pas peuplées de crétins ; non, M. Gendron, on ne vole pas aussi facilement qu’il y paraît les distributeurs de billets; non, M. Gendron, il n’y a plus aucune secte dans ce pays depuis qu’une loi a été votée dans ce sens.

Malgré le mauvais exemple perpétuel que sont les deux personnages centraux de cette histoire, on notera que le dénommé Carell tire son épingle du jeu en défendant bec et ongle l’un des plus grands poètes de notre grand pays : Johnny Hallyday. Hélas, comme on le comprend très vite, ce Carell n’est pas un personnage positif. C’est à son compère Vincent que revient cette aura, et à son discours transgressif et antipatriotique. Et pour Vincent, Johnny Hallyday n’est rien de plus qu’un médiocre chanteur de variétoche. Mis entre de mauvaises mains, ce livre risque de voir s’étendre une idéologie nocive et vociférante à l’encontre de ce glorieux monument de la culture française qu’est M. Jean-Philippe Smet.

Il apparaît très vite que M. Gendron fait partie de cette population d’auteurs dont la culture est si mince qu’ils se croient obligé de l’étaler partout. Encore un snob qui vous crache sa connaissance tout en considérant le lecteur avec le plus grand mépris. Et bien sachez, cher Ôteur, qu’au milieu des pires imprécisions qui peuplent votre texte, il en est une qui fera hurler tous les mélomanes dont à priori vous n’êtes pas : non, l’œuvre de Franz Liszt que vous citez en exergue ne se nomme pas « Après une lecture de Dante » mais « Après une lecture DU Dante ». Béotien !

A bon entendeur…

Sébastien Gendron pour le Salon Littéraire


Sébastien Gendron, Road tripes, Albin Michel, avril 2013, 288 pages, 17 eur

3 commentaires

Mon cher,

Je n'ai jamais lu critique aussi mauvaise sur un livre... la critique sur la culture Maya n'est en fait qu'une allusion au 21 12 2012... les sectes, malgré la loi existe toujours... il est interdit de conduire sous l'emprise de l'alcool et pourtant... concernant les distributeurs de prospectus, votre lecture est fausse également.  Nôtre héros se retrouve sans boulot ni argent et l'auteur y explique les difficultés psychologique et physique de ce travail mal considéré. Enfin pour Johnny, ce n'est ni un poète ni un monument de la France depuis qu'il s'est expatrié. 
Vous trouverez ici une critique d'un homme egri, conservateur... un homme frustré de n'avoir pu être écrivain...

Bonjour Tink, avez-vous bien noté qu'il s'agit d'un anti-article rédigé par l'auteur lui-même ?

Les premières lignes précisent pourtant qu'il s'agit d'autodérision...Pourquoi certains lecteurs ne les lisent-ils pas ? En attendant, l'exercice est réussi et j'ai bien envie de découvrir ce Rôde tripes, pardon Rhodes trip...