"Danser avec le Diable" de Maud Tabachnik

Boris Berezovsky (1946-2013), l'un des grands affairistes russes, est mort en exil à Londres, alors qu'il s'était ouvertement opposé à Vladimir Poutine et dans des conditions pour le moins douteuses... Partant de ce personnage haut en couleur, Maud Tabachnik (1) lui invente un homonyme en la personne d'un lieutenant de police lancé à la traque du démon fait homme, Ferris Holme, dont le parcours meurtrier est des plus sauvage. Sa démence est terrible, sa perversion sans limite, son syndrome de klinefelter lui donnant l'aspect d'un simplet mais lui laissant maître manipulateur qui échappe sans cesse à 
Berezovsky mais laisse sa trace en cadavres
Berezovsky va conduire cette enquête tout en découvrant, par les confidences tardives de son père, qu'il a pour cousin cet homonyme célèbre, dont le destin va de plus en plus être lié au sien, par l'implication des polices secrètes (MI5 ou FSB),  voire d'une mafia russe, pour tuer son père dont les souvenirs sont autant de secrets d'Etat qu'il vaut mieux étouffer... Ou bien est-ce son implication dans l'activisme anti-communiste qui l'a fait recherché ?
Trois fils (l'enquête, la relation avec le père, la politique internationale) que Maud Tabachnik tisse avec beaucoup de talent pour les faire se relier dans une intrigue menée magistralement. 
Notons, amusés, que le lieu du premier crime est "Russian hill, quartier chic de San Francisco", où l'art de tout donner dès la première page. 

Loïc Di Stefano

Maud Tabachnik, Danser avec le Diable, Albin Michel, mars 2015, 400 pages, 20,90 eur

(1) Elle n'est pas la première à le faire, Gérard de Villiers s'en était déjà inspiré dans son roman La Vengeance du Kremlin (2013).
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