Le brasier, où comment le Louvre fut incendié par la Commune, par Nicolas Chaudun

L’année 1871 fut une année noire pour la culture : le Louvre en feu, c’est à peine croyable ! Et pourtant, la Commune de Paris ne voulant pas se soumettre, le gouvernement d’Adolphe Thiers décida d’en finir dans le sang… Ce fut, ce que les manuels d’Histoire en voie d’extermination, appellent encore la semaine sanglante, ponctuée par un feu de la Saint-Jean en avance : l’incendie de Paris.

Si les milliers de morts sont toujours à déplorer, malgré que la démographie soit finalement toute aussi nuisible que la mauvaise herbe, ce sont bien les œuvres disparues qui jamais plus ne seront, qui attristent. Le château des Tuileries se consuma, et, se faufilant, via les ailes, aux pavillons de Flore et de Marsan, le feu taquina le musée… et ses collections ! Projet dément que les incendiaires, fort heureusement, ne purent mener à son terme. Mais il est à déplorer la perte incommensurable et irremplaçable des cent mille volumes précieux de la Bibliothèque impériale.

 

L’ange qui veillait sur le Louvre avait deux bras, il put ainsi conduire en parallèle les destins du conservateur et d’un officier qui, chacun à leur manière, participèrent au sauvetage d’un des lieux de mémoire de la civilisation, brisant dans l’œuf le dessein des barbares dont la violence gratuite à l’encontre de l’Art n’est pas sans rappeler certains groupuscules actuels qui sévissent de par le monde.

 

« En quatre convois et à peine plus de trois jours, le plus dilettante des surintendants avait mis en sûreté 293 tableaux, soit la moitié des collections de peinture exposées dans son musée. Et sans le moindre dommage ! Un tour de force, que seul l’affalement de l’Empire dans les effusions du 4 septembre avait interrompu. Sans  cela, le Louvre eût été vidé en une semaine. »

 

Nicolas Chaudun nous livre un récit historique fort amusant à lire, écrit la gouaille d’un spécialiste de la question (ancien directeur de Beaux-Arts magazine) il créa sa propre maison d’édition d’art avant de la quitter en 2013 pour écrire). Entre réalité historique et détails pertinents, le lecteur apprend en s’amusant, découvre l’envers du décor et toutes ces petites historiettes sans qui la grande Histoire ne serait rien d’autre qu’une barbante liste de faits. Un roman dans le vrai…

 

François Xavier

 

Nicolas Chaudun, Le brasier – Le Louvre incendié par la Commune, Actes Sud, mars 2015, 208 p. – 19,80 euros

1 commentaire

Basta

Napoléon III, triste fin d'un triste Sire. Arrivé par un coup d'état, il fut chassé comme un malpropre par nos amis Allemands... Et dans le monde, qui se souvient de Badinguet, alors que la Commune de Paris, au même titre que la Révolution font parties intégrentes de notre ''Identité Nationale''.
Et pour les défenseurs de la langue pure (qui n'est en fait que le métissage de latin de cuisine et de grec inconnus chez nous) essayez d'écrire sans trop de fautes d'orthographe. Ça fait désordre....