Les démons de l'île Saint-Louis, une enquête journalistique sur les bords de Seine
Le héros désabusé mais flegmatique et non sans humour (l’auteur est anglais…) déambule sur les bords de Seine et se débrouille pour infiltrer les différents milieux concernés par l’affaire qui s’annonce difficile et très mystérieuse. L’histoire est lente à se mettre en place d’autant que le journaliste se livre au fil des pages à des petites introspections qui n’apportent pas grand chose au roman mais nous éloignent de l’intrigue, pourtant bien menée car les contrecoups sont efficaces. Qui est réellement la fille de Richards ? Mark découvre que Sandrine Laperrière, vit dans un nœud de vipère dans lequel on ne sait réellement qui est à la solde de qui. Les personnages, pour la plupart louches, comme l’est le sinistre couple de junkies, qui opèrent dans ce panier à crabes relèvent parfois du cliché, ainsi le flic porté sur le sexe ou le dur à cuire chinois…mais bon gré mal gré, on est tenu par le suspens et le charme de la menaçante balade parisienne. Et puis, les dérives du journalisme sont passées à la purge du romantisme et du réveil de la conscience de Mark. La morale sera sauve…
La description de ces quartiers pourtant hyper connus de Paris est attentive et sort des sentiers battus, mais si le roman m'a plu car l’intrigue est adroite et tenue intelligemment jusqu’à l'épilogue, il m'a aussi un peu frustrée, effleurant trop les personnages et leur implication. Sans doute aurait-il fallu choisir entre la romance et l’enquête pure. Et faire le choix de l’enquête pure et dure bien sûr….comme peut l’être la réalité.
Anne Bert
Peter Burley, Les démons de l'île Saint-Louis, traduit de l'anglais par Renaud Bombard, éditions Kero, janvier 2013, 298 pages, format papier 19.90 euros, format numérique 10.99 euros.
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