La rose de fer, quand la sauce ne prend pas

Un auteur reconnu en langue anglaise


Auteur d’origine sud-africaine, ancien journaliste, Peter Temple s’est lancé dans l’écriture de thrillers et de romans noirs, avec succès dans le monde anglo-saxon. Les éditions Rivages ont traduit et publié Un monde sous surveillance, roman d’espionnage assez compliqué, puis Vérité, qui a obtenu des prix en Australie. La rose de fer constitue son troisième roman publié dans notre belle langue et date de 1998 : cela vaut-il la peine d’être lu, ami lecteur ?

 

Le passé vous rattrape toujours


Ancien flic, Mac Faraday est revenu dans le village de son père et a repris son boulot de forgeron. Il vit plutôt tranquillement, avec ses copains de footy et en compagnie de Ned Lowey, le meilleur ami de son père, et de son petit-fils Lew. Un soir, Lew appelle Mac : il vient de retrouver Ned pendu. Les flics locaux débarquent, les asticotent un peu. Mac ramène un Lew choqué. Mac fouille un peu dans les affaires de Ned, persuadé qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Il retrouve des coupures de journaux louches et décide de mener sa propre enquête. Mac est très loin de se douter que ses investigations vont aussi ramener les turpitudes de son propre passé à la surface.

 

Un résultat inégal


Sans être original (mais qu’est-ce que l’originalité ? Je ramasse les copies dans quatre heures), La rose de fer possède des atouts pour contenter l’amateur de romans noirs : un personnage tourmenté, sujet à des accès de violence, mais fidèle en amitié ; la description d’une société australienne gangrenée par les histoires d’argent ; de belles femmes tantôt fatales, tantôt victimes, tantôt repos du guerrier. Voilà les ingrédients d’une recette qui marche très bien : Hammett, Chandler ou Ross Mcdonald l’ont après tout utilisé avec brio et Ellroy ne l’a pas non plus dédaigné. Pourtant, avec Temple, on est devant un problème (déjà présent dans Un monde sous surveillance) : l’intrigue est vraiment très compliquée (à défaut d’être complexe) et le lecteur se perd dans les ramifications. C’est dommage car le personnage de Mac séduit : on s’identifie à lui car il est là pour racheter et venger nos lâchetés, comme Philip Marlowe avant lui. Reste que la sauce ne prend pas : c’est dommage.


Sylvain Bonnet


Peter Temple, La rose de fer, traduit de l’anglais (Australie) par Pierre Bondil, Rivages Thriller, avril 2016, pages, 21€

Aucun commentaire pour ce contenu.