Philippe Comar et le babil des meutes

Face aux offuscations généralisées qui plombent toute possibilité d'humour, ce roman fait échapper à un nouvel ordre là où une dérive sauvage met la démocratie en péril et ce, au moment où tout est à reprendre même la langue.  
Si bien qu'à pingouin (si l'on peut dire) il existe d'abord  pingouin à demi. Ce ne sont plus les journaux et les livres voire tout ce qui a fait monter le monde sont pratiquement détruits. Seuls certains documents sont repris au sein d'une bibliothèque, du moins ce qu'il en reste, en ruine.
Il n'existe plus ici de régulation ayatollesque d'inquisitions ou d'intolérances. Le monde en recréation est à reprendre sous forme d'un militantisme très particulier. Plus question d'accepter ce qui est censé blesser ou blasphémer. Exit la paranoïa  pour en échapper et organiser une forme d'état sans sacralisation hors des mots qui jaillissent des lumières comme des premiers silex.

Jean-Paul Gavard-Perret

Philippe Comar, Langue d'or, Gallimard, mai 2024, 252 p.-, 21 €

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.