Thibault Marconnet le "berger du cosmos"

                   



La poésie de Thibault Marconnet permet la jonction de la spiritualité et de la sensualité qui n’ose pas toujours se dire : la « lave en fusion » devient « hostie vivante ».  Le risque est donc grand de tomber dans la maladie de l’idéalité. Le jeune poète la contourne et son lyrisme - ce danger ou cette commodité de la conversation poétique – est plutôt bien géré. Il laisse ouvert d’idée que  la métaphysique vient autant d'en bas que d'en haut. Du ras de la conscience de dessous la zone des amandes closes ou de la peau de l'inconscient. Tout cela est parfaitement huilé. L’auteur joue de manière imparable des procédés stylistiques et de l’abondance des images. Trop peut-être, même si elles sont judicieuses et sont des alliées afin de sceller l’homme à ce qu’il éprouve. Et ce au sein de motifs intimes où féminin et masculin au besoin changent de genres.


Par cette mutation celui qui se veut « berger du cosmos » métamorphose  l’intimité loin d’évocations domestiques. Entre le blanc et le rouge le poète retient  des moments métaphoriques de l’existence. Ils s’épanouissent à contretemps. Comme si seulement à la marge du réel, sur le bord des choses un panthéisme naît. La phénoménologie cachée de la vie  passe donc dans un formatage quasi allégorique et aux clameurs ailées. Elles  font du corps – même ou surtout  lorsqu’il est trop pressent - l’enfer des miracles des sensations qui se transcendent.


 

Thibault Marconnet, « Le Sémaphore », 78 p., 14 E.



 

 

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