"Creux-ation" de Radu  Portocala

L'oeuvre de Radu Portocala est encore méconnue. Il est vrai qu'elle demeure encore dans l'ombre. Le poète  nous rappelle ici au Cap au pire de Beckett même si demeure un mode de vie et de vie intégrale  là où sans repos les cendres de divers restes de l'existence sont envoyé comme nulle part et partout.
L'Imaginaire prend une voie particulière où l'affectivité joue un  grand rôle là où se parsème le flétri. Existent d'un côté une pure conceptualisation mais aussi l'existentiel loin de toute manière marmoréenne. Apparaît un témoignage probant d'un état affectif particulier et de ce qui est. Le livre est découvert  des gouffres intérieurs là où le style est plus une affaire de vision que de technique. Il nous rapproche de l'épuisement et de la mise en abîme. Certes, demeure un dynamisme qui n'empêche pas Rasu Portocala de s'enfermer nulle part même s'il connaît la voie de  l'empêchement. Il laisse vacante les questions sur la possibilité d'être ou non au monde que soulignait, et nous y revcenons une fois,   Beckett.
L'auteur malgré tout avance et continuer  ce qui donne la force à un tel livre. D'où cette suite de  mots minimaux dans un mouvement sans cesse contrecarré, contrarié, afin de laisser surgir non une magie (même si on peut parler là d'une certaine magie verbale dans ce mouvement cassé et répétitif), mais un Imaginaire qui ne met plus en route des virtualités au service de la présence si ce n'est une présence en creux.

Jean-Paul Gavard-Perret

Radu Portocala, Signe en déchéance, Éditions Dédale, avril 2024, non paginé, 12€

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