"Le convoyeur du IIIe Reich", il ne faut pas avoir peur de faire court

La novella, cette inconnue

 

Inconnu sur nos lointaines terres du vieux monde francophone, C.J.Box a roulé sa bosse avant de devenir écrivain de romans noirs : garde-pêche, manœuvre, journaliste, arpenteur… Il a écrit différents romans. Le convoyeur du IIIe  Reich est donc une novella, cette forme si prisée par les auteurs américains et souvent négligé par les auteurs français (sauf Le Clézio qui s’est livré à l’exercice récemment). Le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne manque pas d’épices… glaciales.

 

Par un matin glacial

 

Avocat pas loin de la limite d’âge, célibataire malgré lui, Paul Walker se lève un matin pour aller faire pisser son chien. Il rumine les affaires qui l’occupent quand deux hommes sortent de l’ombre et l’embarquent de force dans un pick up, après avoir tué son chien, son seul compagnon. Ravalant sa peine, Walker se retrouve embarqué dans une sale histoire remontant aux années trente. L’un de ses ravisseurs, Lyle Peebles, l’accuse d’avoir été l’avocat de Fritz Engler, un nazi coupable d’avoir volé les terres de son grand père. Il lui impose de l’emmener dans le ranch d’Engler. Walker ne croit pas à son histoire, sauf que…

 

Vertu de la forme courte

 

Le convoyeur du IIIe Reich applique à merveille les recettes du récit resserré : sécheresse de ton, narration taillé au couteau, dialogues elliptiques. Le résultat est bon, même excellent, et nous permet ici de vanter à quel point ce format, à mi-chemin du roman et de la nouvelle, est une excellente occasion pour un écrivain de maîtriser et son intrigue et son style.

 

Sylvain Bonnet

 

C.J Box, le convoyeur du IIIe Reich, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Aline Weil, éditions ombres noires, 90 pages, mai 2014, 8 €

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