Leonardo le magnifique, une vie, des films

Si je peux m’enorgueillir d’un (tout petit) titre de gloire c’est d’avoir été le premier en France à publier un livre sur Leonardo DiCaprio. C’était en janvier 1998, pile au moment de la sortie de Titanic. C’est dire si j’ai vécu la « Leo-mania ». J’avais repéré cet acteur quelques temps auparavant. D’abord dans Gilbert Grape puis dans Basketball Diaries et enfin, surtout, dans le formidable Romeo + Juliette. Il était déjà bon acteur et promettait le meilleur. Dans le sillage du succès de Titanic, parurent bien d’autres ouvrages. Et, depuis, plus rien. La « Leo-mania » s’est beaucoup calmée, DiCaprio attendit quelques années avant de redémarrer sa carrière. Il le fit dans des conditions optimales puisque soutenu par Steven Spielberg, Martin Scorsese, Ridley Scott, Sam Mendes, Christopher Nolan, Clint Eastwood et Quentin Tarantino. Excusez du peu.


Il était temps qu’une nouvelle biographie vienne faire le point sur la carrière et la vie de ce personnage un peu hors norme. Voici celle de Douglas White.


Il s’agit d’une biographie « externe » en ce sens où DiCaprio n’y a pas participé. Il s’agit même d’une compilation de documents glanés sur les presque vingt-cinq ans de carrière car le bougre a commencé gamin. Tout y est et c’est le principal. Tout, c’est-à-dire les films (certains tournages sont nettement plus détaillés que d’autres) mais aussi l’engagement écologique (plus marqué au lendemain du tournage de Blood Diamond), l’importance de la famille (papa, maman, grand-mère), les frasques, sans oublier les femmes. Et quelles femmes ! Pas les plus boudins de la planète car, depuis longtemps, DiCaprio s’est spécialisé dans la chasse aux mannequins et semble plutôt bien réussir. Elles sont donc présentes dans ce livre à travers de vraies liaisons, des fausses et des putatives. Manquent les photos pour se remémorer leurs plastiques impeccables. Car, en guise de photos, les « 40 photos illustrant les temps forts de sa carrière » (dixit le dos du livre) sont essentiellement issues d’avant-première et autres cérémonies officielles. Rien de racoleur, on n’est pas dans la presse people (quoique ?).


Le livre remplit donc son office de dresser un bilan détaillé de la vie et de l’œuvre de cet acteur qui a mûri et beaucoup changé physiquement (difficile de retrouver aujourd’hui en lui le jeune homme androgyne de ses débuts, Leonardo n’étant pas David Bowie). L’auteur Douglas Wight semble attacher une énorme importance aux Oscars mais c’est de bonne guerre quand on travaille outre-Atlantique (en France, à peu près tout le monde se contrefout des Césars !). Il ne commet pas de grosses erreurs (non, Martin Scorsese n’a pas réalisé Pearl Harbour) et se contredit parfois mais sur des détails secondaires.


Un travail honnête autour d’un homme qui restera à jamais marqué par un film, Titanic. Film sur lequel il est important de revenir car son succès mondial cache une tragique réalité : personne n’y croyait. Le réalisateur Randall Wallace a tout à fait raison de dire : « N’oublions pas que quand il tournait Titanic et que je l’ai engagé pour Le Masque de fer, on s’attendait à ce que Titanic fut l’un des plus gros flops de l’histoire d’Hollywood. » Les pronostics annonçaient, en effet, que Titanic serait pour la Fox et la Paramount ce que Les portes du paradis avait été pour United Artists et, dans une moindre mesure, Cléopâtre pour le 20th Century Fox. Il n’en fut rien. Heureusement pour Leonardo. Et pour ses millions de fans. Qui ont dû un peu vieillir depuis.


Philipe Durant


Douglas Wight, traduit de l'anglais (USA) par Eve Vila, Leonardo le magnifique, Une vie, des filmsPrisma, janvier 2013, 381 pages, 19,95 eur

1 commentaire

C'est peut-être alors le moment idéal pour (re)découvrir un écrivain majeur : 

Fitzgerald