Dominique Paravel, Uniques : Vérités criantes
Des gens font leurs courses en
grande surface, rue Pareille (c’est une variété d’oseille), à Lyon. L’auteur en
saisit une poignée et présente des moments de leurs vies, comme des
échantillons. Angèle : elle travaille dans une officine d’esclavagistes,
qui vend par téléphone des abonnements téléphoniques. Violette, une
écolière : elle a un secret, une liaison avec un vampire qui va mal finir.
Jean-Albert, bureaucrate : il est chargé de virer du monde dans une autre
officine d’esclavagistes.
Deuxième partie : ouverture de l’objectif : les images comportent tout autant de réalisme, mais aussi des fragments de vie intérieure, rêvée ou plutôt cauchemardesque. Tous ces personnages sont d’une vérité criante, mais ils ne vivent pas, ils sont vécus ; ils subissent une sentence immanente : « Condamnés à vivre ».
La bande en couverture annonce : « Premier roman ». Ou bien le mot « roman » a changé de sens ou bien l’auteur a oublié de mettre un peu d’ordre dans ces personnages dont les destins s’entrecroisent. N’importe, la qualité de l’écriture et du ton fait qu’on ne manque pas une ligne. Dominique Paravel a son Littré en tête : relevons le « cul talé » d’un protagoniste.
Une vignette à retenir, celle de la dame dans l’autobus qui annonce à sa voisine que le Jugement dernier réservera une grande surprise : c’est le Créateur qui sera jugé !
Gerald Messadié
Dominique Paravel, Uniques, Serge Safran, août 2013, 165 pages, 15 €
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