L'Enfance des criminels ou l'origine du Mal
Tous les portraits s'organisent de la même manière. D'abord le récit des faits, le "palmarès", pour mémoire, puis un retour sur la propre enfance du tueur. L'idée n'est pas d'excuser par la maltraitance subie mais de comprendre comment un être peut dégénérer à ce point. La multiplicité des exemples est là pour tenter de faire une étude, de trouver une "raison commune" à la folie criminelle, même si chaque cas est très particulier et si chacun répond à sa manière aux agressions subies, car heureusement chaque enfant de la DDAS ne devient pas un Emile Louis...
A ce titre, c'est l'entretien avec Serge Bronstein en appendice qui est le plus intéressant car Agnès Grossmann lui pose les questions justes et les réponses ne sont pas policées. Le monstre se repait sexuellement des faibles pour compenser les carences affectives qui ont creusées en lui, au stade de l'imprégnation, une personnalité défaillante. Le monstre est d'abord un enfant innocent...
Un ouvrage "grand public" qui ose tenter de comprendre, qui illustre par des exemples très fouillés et très bien racontés, comment naît le monstre. Un très bon ouvrage pour qui veut débuter ses lectures sur les tueurs en série.
Loïc Di Stefano
Agnrès Grossmann, L'Enfance des criminels, préface de Christophe Hondelatte, suivi d'un entretien avec Serge Bronstein (neuropsychiatre) et avec Philippe Herbelot (expert), Hors collection, septembre 2012, 300 pages, 18,50 euros
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