Mr Mercedes

Dans une aube sale, des chômeurs patientent  en attendant que les portes de la grande Foire à l’emploi s’ouvrent, quand soudain surgit un monstre. La Mercedes SL 500 12 cylindres fonce dans la foule avec au volant un conducteur ayant prémédité froidement son acte.   Provoquant huit morts et quinze blessés, le tueur s’en va sans être inquiété.


Un an plus tard, Bill Hodges, le flic alors chargé de l’enquête et désormais à la retraite reçoit une longue lettre de celui qu’il va nommer « Mr Mercedes » et  désigner comme l’auteur des crimes.

Hanté par ce massacre qu’il n’a pas réussi à élucider quand il était encore en activité, il va partir sur la trace du meurtrier  en compagnie de son jeune jardinier noir et plus tard d’ une jeune femme instable, et très vite découvrir de qui il s’agit.  L’auteur  en effet nous dévoile son identité quasiment au début  du  livre.

 L’homme, à la fois salarié d’une boîte d’informatique et marchand de glaces au volant d’une rutilante camionnette qui attire les enfants est un marginal qui vit chez sa mère, une alcoolique, à qui il voue une passion dévorante et malsaine.


Très vite entre le retraité qui jusqu’alors passait son temps à regarder des émissions ineptes en jouant avec son revolver et le détraqué s’engage une course-poursuite. Mr Mercedes a pour projet de le tuer ou de le pousser au suicide comme il l’a fait avec d’autres, tandis que Bill Hodges, fera tout pour refermer la porte de la prison sur lui pour toujours.

Les deux personnages sont en marge, chacun à leur manière. Le plus âgé qui a l’impression de ne plus servir à rien est en quelque sorte  poussé à nouveau sur la scène par la lecture de la lettre qui le révolte, tandis que le meurtrier a toujours été en dehors de la société. C’est un loser, un vrai méchant  qui n’ayant pas trouvé sa place dans la ville n’a aucune empathie pour autrui, tue et envisage  au final de se supprimer en faisant le plus de victimes possible lors d’un concert réunissant des milliers d’adolescentes.

Dans ce roman policier, Stephen King, le maître du fantastique entretient un suspens d’une force inouïe. Le lecteur est en apnée d’un bout à l’autre et il faut attendre la dernière page pour enfin savoir qui va triompher de l’autre.

L’intrigue  serrée dévoile une foule de personnages attachants, parfois sacrifiés, un sens de l’humour décapant présent à chaque page et ce qui ne gâche rien, une traduction extrêmement  soignée de Nadine Gassie. Un grand Thriller.


Brigit Bontour 

 

Stephen King Mr Mercedes, Traduit par Nadine Gassie

Albin Michel, 473 p. 23,50€

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