"Une affaire de trois jours", méfiez-vous de vos vieux amis

Premier roman

 

L’auteur est un nouveau venu : Michael Kardos est en effet professeur de littérature et d’écriture créative à l’université d’État du Mississippi. Une affaire de trois jours est son premier roman à paraître à la Série Noire. Gageons d’avance qu’il ne sera pas le seul.

 

De vieux amis

 

Chaque année, Will, ancien musicien devenu ingénieur du son, retrouve ses anciens copains de fac Evan, Nolan et Jeffrey pour un week-end de golf. Evan est devenu un avocat de renom, Nolan fait de la politique et Jeffrey a fait fortune en Californie avec une Start up. Will, c’est un peu le vilain petit canard de la bande mais sa femme est enceinte, i a prévu de l’annoncer à ses vieux amis.

 

Evan prévient qu’il arrivera plus tard et c’est en trio qu’ils se rendent au restaurant. Jeffrey paraît nerveux, absent. Alors qu'ils sortent, Jeffrey demande à ses amis de l'attendre quelques minutes. Il pénètre dans un drugstore pour acheter quelque chose qui pourrait calmer ses douleurs à l'estomac. Quelques minutes plus tard, il en ressort avec... la caissière qu'il force à monter dans la voiture. Là, tout bascule pour Will et Nolan qui se retrouvent complices d’un kidnapping. Will les emmène dans son studio d’enregistrement afin de réfléchir à la suite. Nolan et Jeffrey se disputent, Will se préoccupe de la  sécurité de la caissière, Marie. Et voit de vieilles rancunes commencent à remonter à la surface.

 

Mécanique du thriller

 

Michael Kardos nous offre ici un huis-clos efficace, avec une intrigue à chausse trappes et retournement de situation. Il sait nous tenir en haleine avec un sens du suspense plutôt bienvenu et des flashbacks qui expliquent les motivations profondes des personnages, les liens qui les unissent. Et les femmes aussi car, comme tout bon auteur, il connaît l’adage suivant : « cherchez la femme ! » Un bon roman part souvent des femmes!

 

Notre "jeune" auteur a donc bien structuré son roman. Peut-être même un peu trop. Le twist final est bien amené mais on le devine  cinquante  pages à l’avance. Est-ce parce que nous sommes trop blasés ? À lire dans l’avion où vous partez retrouver vos amis d’enfance…

 

Sylvain Bonnet

 

Michael Kardos, Une affaire de trois jours, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sébastien Guillot, Gallimard série noire, mai 2014, 288 pages, 20 €

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