L'Intelligence Support Activity (ISA), une force spéciale américaine, a pour but d'assister et s'apporter leur expertise aux missions de leurs collègues des services de renseignements US (NSA, FBI, CSA). Leurs agents agissent dans l'ombre, dans le plus grand anonymat. The Activity suit une cellule d'agents de l'ISA dans le quotidien de leurs missions.

Le premier tome de cette série m'avait séduit grâce au réalisme poussé de ses histoires et sa dimension humaine. Des points forts que Nathan Edmondson avait su exploiter au mieux sur premiers épisodes. Restait un doute : si le scénario n'exploitait pas une grosse trame de fond, comment éviter le syndrome « opération secrète du mois » ?

Edmondson a donc trouvé sa solution : donner de l'importance au personnages principaux, sans non plus en faire des tonnes. On se retrouve donc avec une série type Mission : Impossible (en vraiment plus crédible), où des agents très spéciaux se réunissent le temps d'une mission. Concrètement, chaque opération fait une ou deux épisodes, et on suit la vie privée de certains personnages le temps de quelques scènes. L'occasion toujours de montrer comment ce travail particulier impacte la vie de ces hommes et femmes.

Tout comme dans Mission : Impossible, les agents ont quelques spécialités et c'est leur coordination, le travail d'équipe qui leur permettent de s'en sortir. Edmondson varie à merveille les missions et le théâtre des opérations : un coup en Afrique, une autre fois en Asie. Du coup, l'environnement change lui aussi, et au final on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer.

Le trait de Mitch Gerard fonctionne très bien sur ce type de série « réaliste ». Les personnages ressemblent à des des personnes normales et agissent comme tel : ils sont bien distincts les uns des autres, sans qu'il y ait besoin de leur donner des costumes ou des couleurs attitrés, comme dans les histoires de super-héros. L'encrage est suffisamment dynamique pour montrer les détails qu'il faut quand il le faut.

Les couleurs, soulignées par le papier glacé, évoquent des couleurs naturelles (le vert ou le marron), ou bien le froid (le bleu), le tout noyé dans beaucoup beaucoup de noir. Les espions agissent souvent la nuit.

The Activity est une série très agréable à lire comme à regarder. Les nouveaux lecteurs peuvent facilement prendre le train en court de route, les histoires étant assez cloisonnées, quand bien même il y a un fil conducteur qui se dégage petit à petit. Il est encore trop tôt pour dire si le plaisir de lecture repose sur les personnages, l'environnement très documenté ou les missions pleines de suspens. Mais, pour le moment, si on aime le genre « espionnage contemporain réaliste », difficile de trouver mieux. Du solide.

Stéphane Le Troëdec

Lire la critique de The Activity, tome 1

Nathan Edmondson (scénario) et Mitch Gerards (dessins)

The Activity, tome 2

Édité en France par Urban Comics (9 octobre 2015)

Collection Urban Indies

136 pages en couleurs sur papier glacé sous couverture cartonnée

15 euros (prix de lancement)

EAN : 9782365776943