Victor Hugo (1802-1885), poète, romancier, dramaturge, homme politique, a révolutionné le théâtre et la langue poétique.

Quatrevingt-treize, de Victor Hugo : Résumé


Résumé : Quatrevingt-treize, de Victor Hugo (1873)

 

Victor Hugo, voulant présenter un tableau saisissant, a choisi l'heure de la crise suprême, le moment où la Convention, déjà décimée par l'échafaud des girondins, abdique entre les mains de Robespierre et de Danton, qui vont s'entre-tuer, et où le royalisme, profitant de ces discordes néfastes, va jouer en Vendée sa dernière partie.

C'est en Vendée que Victor Hugo a placé le nœud de son récit.

 

Une frégate anglaise, la Claymore, montée par des officiers français de l'ex-marine royale, cherche à jeter sur la côte un homme qui doit prendre la tête de l'insurrection vendéenne : le marquis de Lantenac, prince en Bretagne, et envoyé par les émigrés pour tenir lieu et place de ce prince du sang toujours promis aux Vendéens et qui n’osa jamais venir. Ce marquis est une synthèse imaginaire des qualités et des défauts de la noblesse française.

La flotte française s'approche de plus en plus et resserre le cercle, pendant que la frégate va soutenir un combat où elle ne peut que sombrer. Il faut qu'un homme de l'équipage jette Lantenac à la côte, dans un canot ; un matelot breton s'offre comme pilote et le canot qui porte le chef aborde derrière les rochers au moment même où la Claymore, désemparée, s'abîme sous des volées de coups de canon.

 

La première chose qui frappe son regard sur le rivage, c'est, affiché sur le piédestal d'une croix renversée, son signalement et sa tête mise à prix par décret de la Convention ; le tout contresigné : « Gauvain », signature de son propre neveu, un déserteur passé du côté des révolutionnaires et le commandant en chef des forces républicaines.

 

Victor Hugo a de même personnifié dans un proconsul idéal, Cimourdain, les vertus stoïques et l'indomptable ténacité des délégués de la Convention.

Cimourdain, mandaté par le Comité de salut public, va donc retrouver en Vendée Gauvain, son élève et son fils d'adoption. L'insurrection a pris de l’ampleur, grâce au marquis de Lantenac ; les petites colonnes républicaines se sont fait écraser. On fusille deux femmes, dont l'une a trois enfants ; les chouans gardent ceux-ci en otage.

 

L'épopée se poursuit au milieu des sacs de villages, fermes incendiées, femmes éventrées ou fusillées, horreurs commises de part et d'autre. À la reprise de la ville de Dol par les bleus (les révolutionnaires), Gauvain va recevoir un coup de pistolet en pleine poitrine ; un homme s'interpose entre l'arme du meurtrier et le corps du commandant : c'est Cimourdain, arrivé en poste de Paris juste à temps. Derrière lui galope un fourgon, escorté de hussards, qui intrigue singulièrement toutes les populations : c'est la guillotine. Cimourdain amène avec lui la lugubre machine, tout exprès pour Lantenac, et sa première recommandation à Gauvain est de s'arranger de façon à prendre vivant le vieux chef. Il interdit qu'on le fusille, il faut qu'il monte sur l'échafaud.

 

Le moment ne tardera pas. D'habiles manœuvres du commandant ont acculé le marquis dans son fort, dans la Tour-Gauvain ; il y est cerné par des forces imposantes ; il n'a plus qu'à se rendre. Lantenac va tomber aux mains des républicains, quand le matelot breton qui lui a servi de guide reparaît et le sauve, en lui indiquant un passage souterrain ignoré de tous. En parlant, les chouans mettent le feu au bâtiment où sont enfermés les trois petits orphelins.

 

Cependant la Bretonne, leur mère, malgré la fusillade qu'elle a subie, n'est pas morte ; les balles n'ont fait que lui briser une épaule. Soignée et guérie, elle finit par arriver à la Tour-Gauvain au moment où les flammes enveloppent l'aile du château où sont ceux qu'elle cherche. La disposition des lieux lui permet de les voir, de l'autre côté d'un énorme fossé infranchissable ; les républicains aussi les ont vus depuis longtemps et cherchent à les sauver. Mais il n'y a pas d'échelle, et nul moyen n'existe de leur porter secours sinon d'enfoncer une porte de communication dans l'intérieur du château. Mais cette porte est en fer, solidement cadenassée, et, avant qu'on l'ait renversée, les enfants seront morts. La mère se lamente en termes si poignants qu'un homme qui fuyait sous les broussailles par les fossés du donjon s'arrête : c'est le marquis de Lantenac. Il écoute cette mère qui pleure et, rebroussant chemin, rentre dans la Tour, ouvre la porte dont il a la clef et délivre les enfants. Stupéfaits, les bleus, qui le reconnaissent, veulent le laisser fuir. Mais Cimourdain est là. Il pose sa main sur l'épaule de l'homme et en prend possession au nom de la loi.

 

L'échafaud est aussitôt dressé devant le château, et le marquis, condamné rapidement par une commission militaire que préside Gauvain, son neveu, est prévenu qu'il mourra le lendemain au lever du jour. Pendant la nuit, Gauvain se rend au corps de garde où le marquis est détenu, essuie sans rien dire les reproches que le vieux chef des chouans lui jette à la figure et, quand il a fini, lui tend son manteau et son chapeau de soldat. Lantenac accepte, et le matin, quand Cimourdain vient chercher sa proie, c'est Gauvain, son fils d'adoption, qu'il trouve à la place du vieux rebelle. Il faut pourtant que force reste à la loi. Gauvain est condamné à mort sur les réquisitions du proconsul. Il monte sur l'échafaud préparé pour son oncle. Au moment où le couperet s'abat, un coup de pistolet se fait entendre : Cimourdain s’est brûlé la cervelle.

 

[Revue Universelle, 1902]


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