Alice Matheson, tome 2 : le tueur en moi

Nous avions découvert l'infirmière tueuse Alice Matheson dans Jour Z, ce second tome de la série de Jean-Luc Istin Alice Matheson revient sur l'origine de l'épidémie et sur quelques mystères à propos d'Alice elle-même. 

Alors que l'épidémie se propage, tout porte à croire que l'hôpital est la source même de l'infection, et surtout qu'il s'agirait d'une expérimentation volontaire... Fort de cela, l'inspecteur Eliott Kitson commence son enquête et interroge tout le personnel. Pendant ce temps là, Alice doit se débarrasser de l'infirmière Samantha Payne qui doute de plus en plus de son innocence dans la mort de plusieurs patients tout en continuant son activité irréprochable... 

"La religion est illogique, la drogue accentue mes pulsions morbides, l'alcool m'endort. Le seul moment où je vibre, c'est lorsque je tue. Je suis un ange de la mort. Un ange de la mort au milieu des morts qui marchent. […] Dire que ce nouvel état du monde me convient, c'est peut-être un peu trop. Mais je peux tuer ouvertement et finalement, je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu'au milieu des morts. Cet enfer sur terre, pour moi, c'est une sorte de Paradis."

Au souci interne à l'hôpital et à ses activités de tueuse, s'ajoute pour Alice la venue inopinée en pleine salle d'attente des urgences du vieux Monsieur Butler qui prétend connaître sa véritable identité — "C'est ton regard, je peux pas oublier ton regard" — et jette le trouble au sein du personnel. Alice elle-même comprend qu'elle a enfin l'occasion de retrouver ses racines, après une amnésie et une adoption à l'âge de 7 ans... L'étau se ressert autour de l'infirmière tueuse qui pourtant se sent de plus en plus dans son élément alors que l'épidémie n'est plus du tout confinée et que le monde va bientôt découvrir l'ampleur de la catastrophe.

Toujours aussi bien écrit, le scénario d'Instin nous plonge dans les secrets de ses personnages et impose un climat lourd et angoissant. Servi par un Zivorad Radivojevic très inspiré, ce cédons opus laisse un peu les zombies de côté pour s'intéresser aux relations humaines et à la psychologie de cette Alice un rien cinglée. C'est du Instin, on y retrouve ses thèmes habituels, et c'est vraiment du très bon.

Loïc Di Stefano

Jean-Luc Istin (scénario) & Zivorad Radivojevic (dessin), Alice Matheson, tome 2 : le tueur en moi, Soleil, "anticipation", septembre 2015, 48 pages, 14,50 eur

1 commentaire

Toujours aussi bien écrit, le scénario d'Instin nous plonge dans les secrets de ses personnages et impose un climat lourd et angoissant.