L’œuvre de Magdalena Satanneck Stoclin est
une traversée du féminin. Etant à elle-même sa propre noire sœur surgit une
présence qui n’« appartient » plus à la seule prise en main de
l’intimité féminine par le masculin. L’artiste déplace le propos, s’offre à des
jeux troubles proches parfois de l’ « obscène ».Néanmoins la beauté domine - sublime etimplacable. S’y cache le secretdel’identification. La photographe dans ses
autoportraitsreste aussi énigmatique
qu ‘impudique (parfois). Mais le plaisir n’est jamais offert en vrac et en
prêt à consommer. La force centrifuge de la photographie n’est pas là pour
soulever du fantasme. Elle rappelle la fragilité de l’existence et les forces
des désirs parfois refoulés.
Magdalena
Satanneck Stoclin mène donc plus loin la nudité et selon des voies presque
impénétrables. Un charme particulier apparaît. Nous ne sommes plus dans l’ordre
des fantômes de château de cartes érotiques. La photographe cherche moins
l’éclat des « choses » visibles que l’éclat du vivant. Le désir
"enfermé" dans chaque cliché offre une autre "étendue". Le
regard n’en vient pas à bout.Le réalisme ou plutôt la figuration poétiquerapproche inconsciemment d’un souffle de
l’origine, de la « nuit sexuelle » qui tente, tant que faire se peut,
de se respirer au grand jour.
Les
photographies deviennent « les sanglots ardents » dont parlait
Baudelaire. La créatrice ménage des errements ou des « oublis », des
intransigeances ou des omissions. Le corps est sans doute désirable
néanmoinsaucune offensive n’est
possible face à lui. Le désir en est le sujet mais il n'est jamais réifié en
objet. Le désir de l'œuvre
créel'ouverture par la nudité offerte,
étendue etnon consommée. L'histoire
intime de la créatrice y apparaît. Ressuscite sa nouvelle mémoire.Si bien qu’on se demande s’il ne faut pas
chercher l’ombre du miroir sous la photographie…
1 commentaire
waouuu merci... de ces mots...!