La Bible : Redécouvrir le Livre des livres

Au commencement, ni temps ni lieu, la création en ses premières origines. Deux mains qui se tendent l’une vers l’autre, deux visages qui se regardent. Dieu dans le ciel, l’homme qui émerge de la terre. Michel-Ange peint vers 1510 ce moment décisif, la vie est insufflée au vide et le monde désormais existe. Magnifique interprétation de l’acte qui crée tout à partir de rien. La genèse de l’univers imaginée autrement ? 


Un des intérêts majeurs de ce bel ouvrage est de mettre en correspondance avec des passages de textes extraits des différents livres du Livre des œuvres célèbres ou méconnues afin d’illustrer au mieux les épisodes choisis dans le Cantique des Cantiques, le Deutéronome, l’Exode, les Proverbes, le Lévitique, les Actes des Apôtres. « L’Ancien et le Nouveau Testament racontés et expliqués en images ». 


Autant d’interprétations d’artistes qui traduisent pour l’œil les mots sacrés. Par la peinture, d’abord, avec Raphaël, Guido Reni, Nicolas Poussin, Holbein, Mantegna, John Singer Sargent, Véronèse, Rubens qui reprennent un passage de l’histoire sainte et la mettent en couleurs, en lignes et en volumes. Ainsi de Joseph devant Pharaon, de Moïse recevant les Tables de la Loi, de l’Automne sur la Terre Promise, de Samuel réprimandant Saül, de David tenant la tête de Goliath, des prophètes de l’Ancien Testament, de la Descente de Croix. Mais aussi par la sculpture, comme celle qui orne le portail de la cathédrale de Strasbourg où une série de statues évoque les prophètes. Par le vitrail, celui de l’église Sainte-Marie à South Walsham, en Angleterre, qui raconte la parabole du semeur. Par la mosaïque, celle du VIème siècle qui provient de la basilique Sant’Apollinare Nuovo de Ravenne, qui illustre le baiser de Judas. Par le bas-relief, celui de la cathédrale de Bamberg, en Allemagne, représentant Elie et son successeur Elisée. Par l’architecture, celle du temple d’Hérode à Jérusalem dont on a une idée grâce à une maquette. Par les icônes, par la statuaire, l’orfèvrerie, le travail des métaux, la fresque, quel que soit le moyen et l’approche, l’art sous ses diverses formes a joué un rôle éminent et décisif dans la transmission de la Bible, sa compréhension, sa diffusion.


Aux côtés des expressions artistiques, chaque page explique à partir de faits précis et d’images la symbolique biblique, dresse les portraits des acteurs de cette geste millénaire, Salomon, Nabuchodonosor, Jean-Baptiste, Jésus et ses apôtres, Ruth et Noémie, Josias, Paul. Le peuple hébreu est en marche et nous suivons sa progression, à travers l’exil, les guerres, les sermons, de Babel à Ephèse, de Babylone à Corinthe, de la Mer Rouge à Rome, jusqu’à la naissance de l’Eglise. Si on ne trouve pas les textes complets, les versets essentiels pour comprendre pourquoi l’humanité y puise le sens de l’existence servent de source à cette démarche. Des cartes, des documents, des photographies, un grand nombre de repères archéologiques, chronologiques, historiques et culturels permettent une lecture à la fois facile et intéressante de ce monument qu’est la Bible, le livre qui reste le plus lu dans le monde.


Un groupe d’éminents spécialistes de la Bible, de théologiens, de religieux et de conférenciers, venus de divers horizons et appartenant à des confessions différentes, se sont regroupés pour écrire ce volume et en faire un ouvrage de références.  

 

Dominique Vergnon

 

Michael Collins, Debra Reid, Michael Thompson, Voir la Bible, collection Geo-Histoire, Editions Prisma, 512 pages, nombreuses illustrations, 26x31 cm, novembre 2012, 49,95 euros.

 

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