Soi et le monde

Olivia-Jeanne Cohen voyage en littérature, philosophie, peinture, photographie, cultures et actualité pour interroger l’image de soi. Elle pousse encore pls ici sa quête.
Pour preuve cette prcision majeure : On m’a souvent demandé pourquoi j’aimais poser, j’ai toujours répondu que c’était pour passer de l’autre côté puis revenir. Si vous saviez, combien de fois me suis-je imaginée de l’autre côté, là où tout est or dans le noir et d’où l’on revient pleine de lumière, écrit-elle.
Son livre suscite des questionnements essentiels. Elle accorde à le sens que chacun donne à son existence et à la situation de l’être au monde. Ses points de vue ontologiques s'insèrent sur la relativité de sa situation dans le monde et dans son rapport à l’autre. L’approche expose  des images déformantes d’une réalité sortie des coulisses qui gronde depuis la nuit des temps, écrit Cauda. 
Le juif y est profané et est réduit à toutes les exacerbations. Solitude et multitude restent au centre et l’image de soi qui devient l’objet d’une pression tyrannique, irrationnelle et pervertie. L’auteure cherche à prendre conscience sa fragilité et la solitude de l’être jeté dans le monde, au sens du Dasein. Elle rappelle que l’on a massacré collectivement et intervenu au cœur des liens les plus originels pour les désintégrer.
La conscience de soi ici se révèle dans des dynamiques d'écart et de distance. Du temps, de la parole, de l'espace, leus seuils infranchissables sont révé lé. L'équilibre vacillant d'une dissolution de l'être expulsé, égaré, excentré est analysé : Otage, je suis l'insituable, entre l'immobilité d'un état et l'impossible stabilisation du sens et d'une appartenance à soi. Je suis l'écartèlement, l'incertitude entre l'ici et le là-bas, écrit-elle.

Jean-Paul Gavard-Perret

Olivia-Jeanne Cohen, L’image de soi, préface de Jacques Cauda, Éditions Douro, mars 2024, 17 €

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.