Denise Desautels, son pays et les femmes

Dans ces deux recueils de poèmes, J’écris comme on fait des fouilles annonce Denise Desautels. S'y découvre  un éloge des femmes par l'une d'entre elles en une sororité, réelle ou rêvée et dans le partage d’une intimité féminine fondatrice.

Ici le corps des femmes ne se laisse pas faire, déborde, refuse, rivalise avec l'homme pour trouver liberté et plaisir par divers interstices. Certes quelques-unes restent des victimes jusqu’à la mort, leitmotiv du livre. Demeure néanmoins le signe d'une lumière intense.

L'auteure a trouvé quant à elle – dans son travail  avec Annette Messager, Marjane Satrapi, Kara Walker ou d’autres artistes de différents domaines - forces et beautés là où la relation à l'autre s'est creusée.

La Montréalaise rappelle aussi sa terre. Mais ce qui reste le plus fort ici demeure la puissance du verbe qui pénètre / à l’intérieur de chacune des fosses et quelle qu'en soit la nature. Et ce, là où le poème reste une lutte contre chutes et engloutissements.
Le tout pour mettre de l'ordre dans la confusion du monde et la grande fatigue des femmes jusqu'à la ponctuation finale de petits textes en prose où il s'agit encore et toujours de penser en liberté.

Jean-Paul Gavard-Perret

Denise Desautels, L’angle noir de la joie suivi de D’où surgit parfois un bras d’horizon, Poésie/Gallimard, mars 2022, 286 p.-, 10,60 €

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