La Pléiade ou l'invention de l'amour

La décennie où a fleuri la Pléiade est exceptionnelle dans l’histoire de la poésie comme dans celle de la langue. Ce volume donne à lire des pièces poétiques célèbres ou moins connues, fait revivre les débats poétiques et linguistiques. Il propose, outre la poésie, les "théories" poétique dont la Deffence, le premier art poétique en français.
La Pléiade est un groupe de sept poètes français du XVIe siècle, dont Pierre de Ronsard et Joachim Du Bellay ont fait partie. À travers leurs œuvres littéraires et leurs textes théoriques, leur ambition était de renouveler la langue française, afin de la rendre indépendante d'autres idiomes alors plus nobles comme le latin. Le but politique était de participer à l'unification de la France à travers la langue française.
Ce mouvement littéraire fut d’abord connu sous l'appellation de Brigade élevée sous l'égide de l'helléniste, de l'érudit Jean Dorat et sous la protection de la princesse Marguerite de France, sœur du roi Henri II. Son but était de faire reculer le Monstre Ignorance par la diffusion de la culture antique, dans l'esprit humaniste de la Renaissance.
Le nom de Pléiade est emprunté par Ronsard en 1553 à un groupe de sept poètes d’Alexandrie qui avaient choisi, au IIIe siècle avant notre ère le nom de cet amas astronomique pour se distinguer (voir Pléiade poétique (IIIe siècle av. J.-C.) ; cette appellation sera adoptée par la postérité.
Outre le meneur Pierre de Ronsard, la Pléiade regroupe alors selon lui les poètes Joachim Du Bellay, Jacques Peletier du Mans, Rémy Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de Tyard et Étienne Jodelle. À la mort de Jacques Peletier du Mans, Jean Dorat le remplacera au sein de la Pléiade, et d'autres poètes comme Guillaume des Autels et Nicolas Denisot y seront aussi parfois comptés. Ils se réunissaient notamment au cabaret de la Pomme de Pin situé rue de la Juiverie, en face de l'église de la Madeleine-en-la-Cité.
Soudain la littérature retrouve du corps et de la volupté  dont bien des poèmes d'amour reprend souvent – hors réflexion de la langue – un joli mot, mon amour, que les poètes ont souligné. L'amour dans son "ça-lace" produit différents accès à l'intimité – côté pile comme côté face.

Jean-Paul Gavard-Perret

Collectif, La Pléiade, Poésie, poétique, édition de Mireille Huchon, coll. Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, avril 2024, 1632 p-.69€

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