Les aimés de Marie Jouqueviel

Fidèle au nocturne fort en ombre qu’en rêve, Marie Joqueviel en quelques mots elle le synthétise : je porte en moi le corps de ceux qui furent aimé comme autant de hantises heureuses  en une sorte de liturgie première où la mort elle aussi rampe. Selon une  méditation de la finitude.
L’ensemble en ellipses, fragments, tirets crée un mouvement qui déplace les lignes là où l’ombre ouvre une réflexion en ce devenir de la nuit.
Le peuple des morts aimés innerve cette écriture sans insister tout ce qui serait de l’ordre de la morbidité. Certes une forme de gravité domine en amont du sens qui fait resurgir les tréfonds de l’être et de ses racines.
En épigraphe ou rappel d’un des Sonnets à Orphée de Rilke, le chant d’existence s’oppose à la mélodie dans un éloge de discrétion dans une forme de singularité toute en sobriété de ce qui rappelle la vérité de l’être.

Jean –Paul Gavard-Perret

Marie Joqueviel, Devenir nuitGallimard, mars 2024, 92 p.-, 17€

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