Interview - Pierre Pelot, raconteur d’histoires

Écrivain prolifique, Pierre Pelot a publié plus de 180 romans, sans compter les nouvelles… On se souvient de L’Été en pente douce (1981), adapté au cinéma en 1987 par Gérard Krawczyk, avec Jacques Villeret, Jean-Pierre Bacri et Pauline Lafont, ou encore de C’est ainsi que les hommes vivent, un roman historique paru en 2003, remarqué par la critique. Il a écrit de la science-fiction, du fantastique, des romans noirs, mais aussi, avec le scientifique Yves Coppens, des romans situés dans la Préhistoire. Rencontre avec un ermite philanthrope.

 

 

 Comment se lance-t-on dans l’écriture à l’âge de 17 ans ?

Je crois que, finalement, c’est très simple. À 17 ans, on se lance dans l’écriture parce qu’on a encore envie de lire des histoires… et plutôt que d’attendre de les trouver dans des livres déjà écrits, on préfère les écrire soi-même. Je pense que c’est cette motivation qui, au départ, m’a fait écrire : je voulais continuer à ne pas grandir trop vite, à lire des histoires et, du coup, à en raconter. Tel était le besoin primordial.

Je suis passé par la peinture – à 17 ans, je voulais être Van Gogh… mais je me suis très vite aperçu que je n’étais pas Van Gogh ! Pour autant, je continue à peindre, parce que c’est aussi une manière de raconter des histoires. Et puis c’est l’image. Pour moi, en fait, l’écrit, c’est aussi l’image. Des images avec des mots. C’est raconter des films, aussi. Il y a donc eu une première étape de peinture, puis de dessin, via la bande dessinée.

 

— Adolescent, vous étiez donc un gros lecteur.

Oui. Même avant. Dès l’école primaire. J’ai eu la chance que mes parents et ma sœur aînée lisent beaucoup. J’ai toujours été entouré de livres. Vers 13 ou 14 ans, je lisais les séries noires de ma sœur. J’ai découvert Faulkner à 15 ans. Je n’ai pas tout compris… mais j’ai tout de même eu l’impression d’avoir mis le pied dans quelque chose de formidable. Plus tard, j’ai dévoré Faulkner. Ce monsieur a été une grande claque dans mon existence.

 

— Vous avez démarré par une bande dessinée avec des cow-boys et des Indiens. Vous vous étiez tellement documenté que l’on considère que vous êtes un des spécialistes en la matière.

En tout cas, j’ai pu l’être. À cette époque-là, je connaissais effectivement l’histoire de la conquête des États-Unis comme ma poche.

Le passage s’est fait automatiquement. Lorsque je parle du fait de ne pas grandir et de continuer à être un enfant qui se raconte des histoires, c’est passé par western. Et quand je me suis à écrire, juste avec des mots, c’était aussi des westerns. J’ai publié le premier, qui s’intitulait La Piste du Dakota, alors que j’avais 20 ans.

 

— Vous aviez donc déjà choisi de vivre de votre plume. Rêviez-vous d’un destin à la Alexandre Dumas ? Pensiez-vous devenir milliardaire ?

Non. D’ailleurs, j’ai bien fait de ne pas en rêver… puisque cela n’est pas arrivé ! À l’époque – pour le peu que je me projetais –, je ne voyais pas de carrière. J’avais juste envie de raconter et d’écrire des histoires, et je le faisais. J’ai donc publié mon premier livre à 20 ans. Un jour, j’ai reçu un coup de téléphone qui m’annonçait que j’étais publié… et je crois que dans les trois semaines qui ont suivi, j’en ai écrit un deuxième.

 

— Avez-vous compté le nombre de livres que vous avez écrits sous votre nom et sous vos différents pseudonymes ? Certains parlent d’une centaine, d’autres de deux cents…

En fait, il n’y a qu’un pseudo : Pierre Suragne – choisi, pour la petite histoire, car je vis dans un village des Vosges traversé par un ruisseau qui s’appelle l’Agne –, que j’ai utilisé à l’époque où je publiais au Fleuve noir, tout simplement parce que le Fleuve noir demandait à ce que ses auteurs aient un pseudonyme appartenant à la maison d’édition.

Pour ce qui est du nombre de livres, cela doit flirter avec les 180 – je ne compte pas les nouvelles. Mais je ne sais pas si c’est bien de le dire, si le fait d’écrire beaucoup n’est pas un poids à porter, qui fait qu’automatiquement, on pense que ce n’est pas sérieux, que la quantité ne permet pas de faire de la qualité. Pourtant, je suis persuadé que j’ai toujours écrit au mieux de ce que je pouvais faire, d’autant qu’il y a des histoires qui demandent à être rédigées rapidement. Un roman comme L’Été en pente douce, je l’ai écrit en quinze jours… parce que cela s’imposait. J’ai aussi écrit relativement vite le dernier publié, Maria. Cela dit, plus le temps passe, plus les années s’accumulent, et moins j’écris rapidement, sans doute parce que je deviens plus difficile – et que c’est donc plus difficile. Au départ, je pensais que ce serait l’inverse : le temps passe, on apprend, on sait faire, et cela va plus vite. Mais c’est absolument le contraire. Plus le temps passe, plus c’est difficile et plus on a l’impression – c’est peut-être parfois vrai – qu’on ne sait en fait pas grand-chose. Par contre, ce qui est bien, c’est qu’on continue à apprendre et à aimer apprendre. C’est une des choses qui font que le plaisir demeure.


© David Ignaszewski-koboy


— Où trouvez-vous le point de départ d’un roman ?

Cela peut être n’importe quoi. C’est quelque chose que je contrôle à peine. Depuis un moment, je répète sans arrêt que les histoires viennent d’une philosophie indienne. Ces gens prétendent, et je pense qu’ils ont raison, que les histoires sont des êtres vivants qui flottent dans l’atmosphère et qui n’attendent qu’une chose : que quelqu’un ait la bonté de les raconter. Et les Indiens se demandent : mais où vont les histoires qui ne sont pas racontées ? C’est la partie superbe, merveilleuse de cette philosophie.

Je suis tout à fait en accord avec cette pensée. Au début, je croyais que c’était juste joli. Mas en fait, les histoires sont là, j’en suis persuadé, et elles peuvent démarrer avec n’importe quoi.

Je viens par exemple de me promener pendant au moins deux heures le long de la Seine. À l’entrée du pont des Arts, une dame était assise. Elle dormait avec son petit chien. Ça, ça peut très bien être une histoire. Il y a une émotion qui est passée, et qui a fait que j’ai presque envie d’aller voir ce que cette image-là cachait comme histoire.

Cela peut aussi démarrer avec l’actualité, des faits-divers… Et puis je pense que cela vient aussi de l’envie de parler des gens. Les personnages comptent énormément dans une histoire. Et l’histoire elle-même devient un personnage… tout cela se passe dans un lieu qui est un personnage, aussi, dans des saisons qui sont des personnages, etc. Je suis convaincu de ça. L’hiver est un merveilleux personnage. Un paysage est un personnage. Et j’ai envie de parler de tout cela.

 

— Vous n’êtes ni un écrivain régional ni un écrivain régionaliste…

Merci !

 

— … mais les Vosges apparaissent de temps en temps dans vos romans.

Oui, bien sûr. Et elles apparaissent avec plaisir. J’y suis de mieux en mieux. Encore une fois, là aussi, c’est un personnage que je côtoie avec de plus en plus de bonheur. De la même façon – et ne prenez pas ça pour une comparaison idiote et imbécile –, que Faulkner écrivait sur le Sud. Je me donne une belle compagnie ! On a les pieds dans une terre, avec des hommes autour, et on en parle forcément, de temps à autre. Oui, il y a une bonne partie de mes livres qui traite du territoire d’où je suis.

 

— Dont Maria. D’où vous est venue l’envie d’écrire sur la Seconde Guerre mondiale et ses exactions ?

C’est surtout l’envie de raconter l’histoire d’une femme qui a traversé cette période de façon difficile. Tout simplement parce que cette dame a existé. En partie, évidemment… puisque mon travail d’écrivain consiste aussi, peut-être, à regarder les choses d’une certaine manière, à ma façon, et d’y faire entrer la fiction.

Le village où je vis a été, durant une partie de la Seconde Guerre mondiale, occupé par les Allemands. Et il y a eu l’histoire d’une dame qui, à l’époque, avait 20 ans et était mariée avec un monsieur qui était un joli garçon, mais pas un très joli bonhomme : un collaborateur qui a dénoncé, par une lettre, à peu près soixante-dix résistants. Sur ces soixante-dix hommes, qui ont été embarqués par la Gestapo dans les camps de triste renommée que nous connaissons, seulement vingt sont revenus. Ce triste sire de collaborateur a été dénoncé à son tour, par une autre lettre anonyme. Il a été non pas jugé mais abattu. Et son épouse a elle aussi été embarquée par les résistants. Elle a passé deux jours difficiles, a été accusée d’être complice… alors que ce n’était probablement pas le cas. Elle n’ignorait certainement pas que son mari trafiquait au marché noir, mais elle ne savait pas jusqu’où il était allé. Et donc, elle a payé très cher pour lui. Elle a été violée. Puis elle a eu un enfant. Dans la réalité, je ne sais pas si cet enfant était de son mari. Désormais, cette dame est morte. Elle a eu une vie très difficile. Elle tenait un petit café qui, au fur et à mesure, a été déserté par les clients.

Voilà d’où vient l’histoire. À partir de là, Maria et devenue « ma » Maria, et ça bifurque un peu. Il m’a paru intéressant de raconter toute la vie ce cette femme que je trouve très digne. Je pense que c’est vraiment une héroïne, je l’aime beaucoup et elle est admirable. On va la rencontrer, au début du livre, à un peu plus de 80 ans, dans un hospice. Je voulais raconter son histoire jusqu’à cet âge parce que, au regard de la vie de qu’elle a menée jusque-là, il est évident qu’elle avait une idée derrière la tête. Toute sa vie. Une idée qui fait que, toute digne qu’elle est, on en arrive, aux dernières pages du livre, à une énorme et magnifique indignité.

 

— Cette personne a-t-elle encore de la famille vivant dans votre village ? Des personnes pouvant vous « embêter » ?

Non. Et de toute façon, m’embêter pour quoi ? Je pense avoir plutôt pris parti pour cette dame…

 

— Je pense à Pierre Jourde et à Pays perdu : certains habitants du village du Cantal en question ont pensé se reconnaître et l’ont attendu à coups de pierres…

D’abord, on ne peut rien contre ce genre de choses, étant donné qu’il y a toujours quelqu’un qui se reconnaît dans les personnages de fiction d’une histoire qui se passe à tel endroit. Toujours, quelqu’un va se reconnaître. Et neuf fois sur dix, il n’est en fait pas là.

Concernant Maria, qui pourrait se reconnaître dans ce livre ? Les maquisards en question ? Peut-être. Eh bien tant pis.

Mais cela dit, cela demeure une fiction. D’abord, je ne cite évidemment aucun nom, et puis je n’ai pas de preuve, visuelle, écrite, des exactions commises. Cela fait partie des choses qui se disent. Ce qui ne se dit pas, ce qui est délicat, c’est que cette femme a effectivement vécu cette tragédie. Et donc, la « vraie » dame a eu un fils.

 

— Puisez-vous souvent vos trames dans la réalité, pour les faire évoluer vers la fiction ?

Cela arrive. L’Été en pente douce, c’était ça. Le personnage de femme qui achète à un ami une fille pour une caisse de bière, 50 francs et un lapin, c’est la triste réalité.

 

— Lorsque quelque chose vous interpelle dans la réalité, ou l’actualité, vous dites-vous que vous allez développer ?

Je ne me le dis même pas. C’est un fait. Il faut que je le fasse.

 

— Êtes-vous un amateur de faits-divers ?

Je ne cours pas après. Je n’épluche pas tous les journaux. Mais la vie, c’est aussi fait de ça. Il y a des choses terribles. Tout le monde est un personnage. La vie de tout le monde mérite qu’on s’y attarde. C’est bourré d’émotions et de choses qui font que la vie, c’est ça. En bien comme en mal. Donc, on avance, et on essaie d’exister au milieu de tout ça, avec tout ça.

La plupart de mes livres sont plutôt noirs, mais je crois qu’au travers de toute cette noirceur, il y a quand même des petites étincelles. Une étincelle peut d’ailleurs provoquer l’envie de raconter une histoire très noire. Juste à cause de cette étincelle. Mais la base de tout, de mon travail d’écrivain, c’est raconter une histoire.

 

— Vous êtes plus un « raconteur » qu’un romancier…

J’aime bien l’expression « raconter une histoire », parce qu’elle signifie vraiment ce que j’ai envie de faire. « Romancier », c’est bien aussi, mais « raconteur d’histoires », cela englobe automatiquement des gens. Finalement, je crois que j’aime bien les gens. Pendant longtemps, j’ai pourtant pensé que non…

 

— Vous ne vous mélangez pas au milieu littéraire parisien, vous restez dans votre village.

Je préfère être là où je suis et vivre normalement.

 

— N’avez-vous jamais regretté d’avoir fait le choix de vous consacrer exclusivement à l’écriture ? Car il doit y avoir des périodes difficiles…

Non, je n’ai jamais regretté. Il y a certes des périodes difficiles, mais, encore une fois, c’est un choix. Personne ne m’a mis un fusil dans le dos pour que je le fasse. Je savais très bien que ça ne serait pas obligatoirement facile. Mais tant pis, c’est ce que je voulais faire, et c’est ce que je fais. Et malgré tout, j’en ai toujours vécu. Même si c’est vrai qu’on se demande souvent de quoi sera fait le mois prochain.

 

— Vous écrivez trois ou quatre livres par an…

Au début, oui. Mais plus maintenant. Au début, il m’est même arrivé d’écrire deux romans en un mois.

 

— Comme Simenon.

Oui. Et si on prend son exemple, il faut bien constater qu’il n’y a pas beaucoup à jeter. Je n’aurais pas pu me contenter d’un livre par an, parce que j’avais envie de raconter plein de choses. Et il y a des histoires qui viennent, qui jaillissent, et qui se déroulent très vite.

Mais, encore une fois, plus ça va et plus j’ai envie de prendre mon temps. Parce que j’ai envie de plus ficeler.

 

— Retravaillez-vous beaucoup vos textes ?

Pas tellement. En plus, sur ordinateur, on corrige énormément, mais on ne le voit pas. En fait, on passe son temps à corriger, à travailler, à avancer. C’est un brouillon permanent, perpétuel, jusqu’au moment où on décide que c’est fini.

Vous savez, j’ai écrit un gros roman, auquel je tiens beaucoup et dont je suis d’ailleurs très fier, qui s’appelle C’est ainsi que les hommes vivent. Je suis content de l’avoir écrit. D’une part parce que cela correspond à 90 % à ce que je voulais faire, et d’autre part parce que je n’en écrirai peut-être pas beaucoup d’autres comme ça… Il y a deux parties dans ce roman. Une partie XVIe siècle, et une partie contemporaine. Les deux parties étaient faites pour s’imbriquer l’une dans l’autre. Lorsque j’ai fini d’écrire le premier chapitre qui se passe au XVIe siècle – l’écriture d’une lettre de dénonciation pour sorcellerie par trois messieurs –, j’ai essayé de passer au contemporain. Mais je n’ai pas réussi à basculer comme ça d’une époque à une autre. Je me suis dit que la meilleure des choses à faire était d’écrire toute la partie au XVIe siècle. C’est ce que j’ai fait. Cette partie m’a pris un peu plus d’un an. Je ne me suis pas relu. J’ai avancé. Puis, j’ai écrit toute la partie contemporaine. Sans me relire non plus – d’ailleurs, en cours d’écriture, je ne me relis quasiment pas. Quand les deux parties ont été écrites, je les ai imbriquées, comme c’était prévu. Et je n’ai pas changé une virgule ! Cela signifie que, quelque part, tout était inscrit. Mais j’étais tout de même le premier étonné. Je m’attendais bien sûr à devoir remettre en forme certaines choses. Je n’ai pas eu à le faire. C’est complètement étonnant.

 

— Vous portiez le livre en vous.

Il était là. Quand j’ai dit que les histoires sont là et qu’il faut bien les attraper… Voilà, c’était là. Et c’est quelque chose de formidable. Lorsqu’on se rend compte de cela, et on est très, très modeste – parce qu’il le faut – et, en même temps, on est tout le contraire ! On se dit : « La vache… c’est quand même rudement bien de pouvoir le faire ! »

J’aime bien essayer de savoir bien écrire.

 

— Êtes-vous toujours un gros lecteur ?

Oui. Je ne peux pas concevoir une journée sans lire, même si ce n’est qu’une page. Je lis le soir. Dans la journée, je fais autre chose. Et comme, parfois, les journées sont longues… Mais c’est au moins une page.

 

— Et vous peignez, également…

Un peu moins. Mais je vais m’y remettre. Ça va repartir, parce que ça me tracasse et ça me manque un peu.

 

— Écriez-vous tous les jours ?

Quasiment. Là, cela fait un petit moment que je me suis arrêté. Mais c’est pareil : je crois qu’on écrit en permanence, même quand on n’écrit pas. Les voix sont là. En ce moment, j’ai deux histoires qui flottent, et qui se mettent en place. Lorsque nous aurons fini cet entretien, cela va se remettre automatiquement. Donc, on écrit tout le temps. J’écris tout le temps.

D’ailleurs, sur les deux histoires, il y en a une… J’évoquais tout à l’heure le fait que, sorti de C’est ainsi que les hommes vivent, je ne raconterai jamais plus d’histoire aussi énorme. Finalement, j’ai bien peur de recommencer. Une idée m’est tombée dessus et c’est quelque chose de gigantesque. Je l’ai rejetée violemment, parce que cette histoire va encore me prendre des années, ce que je ne le voulais pas… mais c’est resté un projet. Il n’a pas voulu partir. Il est là. Et ça commence à s’ancrer.

 

— Lorsqu’une histoire vous prend des années, écrivez-vous d’autres livres pendant ce temps ?

D’autres choses.

Dans le courant de C’est ainsi que les hommes vivent, je me suis arrêté une ou deux fois pour écrire un plus petit roman. Ou des nouvelles, des articles, des choses comme ça. Ou des scenarii, des trucs pour la radio… Tout ça, ce sont différents outils de l’écriture.

J’ai aussi écrit du théâtre, et j’aime beaucoup ça. J’ai d’ailleurs écrit l’adaptation théâtrale de L’Été en pente douce. Mais c’est après que ça devient difficile. Écrire, ce n’est rien. Écrire, c’est le bonheur. Mais après, le théâtre, ce sont des circuits, des réseaux…

 

Propos recueillis par Joseph Vebret

(Janvier 2011)

 

Pierre Pelot, Maria, Éditions Héloïse d’Ormesson, janvier 2011, 128 p., 14 €

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