Thieri Foulc le grand perturbateur

Avec Theri Foulc la peinture prend ses aises. Elles n'est plus enfermée dans les quatres murs de sa prison du cadre et s'ouvre au merveilleux et à la parabole voir à l'hyperbole par les mots qui la font et la réveillent.
 

L'exercice est génial. Il renverse le rapport de la raison de l'écrit et de la foi en l'image. Le grand perturbateur lance les sens à l'aveugle par les filets de sens de ses mots. Ils permettent d'envisager l'impossible.
Le désenchanteur enchanteur offre une nouvelle paire d'yeux et des saints inédits à Dieu et à sa gorge. Dès lors tout devient fantastique en peinture mais par renoncement à ses méthodes.

Sachant que pour chacun de nous faire confiance à notre intelligence et nos sens nous donnent de grands moments de solitude, Foulc ose néanmoins faire de nous des voyants.
Poussant un peu sa logique il est possible de voir des poissons chats miauler sur des hippopotames à poils durs ou sur une licorne qui ignore qu'elle n'existe pas.
Il s'agit en chaque fragment d'imaginer ce que le texte offre d'image. Celle-ci n'est plus pétrifiée. Au lecteur de s'en faire une idée, hors passivité. Tel un morse qui apprendrait le télégraphe, il sort des lois générales de la communication et de la représentation .

L'image comme l'écrit ne s'opposent plus : ils se traversent, se décloisonnent. Mais de manière plus que simplement saugrenue. Existe là une histoire de plans multiples et sans contrainte. Hors déterminisme, hors nécessité.

Jean-Paul Gavard-Perret

Thieri Foulc, Peintures non peintes, L'Atelier Contemporain, octobre 2019, 192 p.-, 25 €

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