Éric Fottorino et le roman vrai de la sœur

Entre récit et chant ce livre s'inscrit dans ces quelques mots : chaque 10 janvier de sa vie / depuis soixante ans / maman reste couchée / elle te remet au monde /c’est de ça que je veux parler /de ça et de rien d’autre .
Il fait suite à Dix-sept ans où Fottorino évoquait un fantôme. Celui qui hanta le début de son propre roman familial : la petite fille née trois ans après lui et aussitôt arrachée à sa mère et qui fut adoptée dans la clandestinité d’une institution religieuse bordelaise.
Ce nouvel ouvrage devient la quête de cette inconnue en un monologue sensible, sorte de long poème en prose. Il se transforme progressivement en une enquête qui abasourdit. Elle conduira le narrateur sur la trace de cette sœur perdue.
L'auteur poursuit de la sorte sa fascinante quête de l'identité de lui-même et des siens. Il l'a commencé dès 1991 avec Rochelle puis avec Korsakov et L’homme qui m’aimait tout bas jusqu'à ce nouveau livre et celui qui le précéda.
C’est pour l'auteur comme un acte éternel qui se produit dans le temps, là où débuta un commencement dans le temps de ce qui n’était pas encore le temps mais qui est devenu tout sauf un acte hors du temps.

Jean-Paul Gavard-Perret

Éric Fottorino, Mon enfant, ma sœur, Gallimard, septembre 2023, 288 p.-, 18€
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