Claudine Bohi va au-delà de l'en-deçà

Un tel manuel d'enfatement nous projette au-delà de sa pensée. Il provoque des visions pour concevoir autrement et représenter un risque. Reste cependant dans chaque poème une expansion mais non une rétraction, une restriction. Le moment premier n'est plus où tout serait silencieux et vide et noir comme le conçoit Quignard dans La nuit sexuelle.
L'auteure en appelle à ce qui ne pourrait être signifié autrement, au même moment où une image sans cesse se dérobe à toute signification et renvoie au-delà d'elle-même pour élaborer ou contribuer l'élaboration d'une réalité autre que celle que le langage était censé jusque là de représenter.
Dès lors Claudine Bohi et Germain Roesz proposent des  possibilités d'ouverture. D'où cette poétique de l'Imaginaire : celle de la création et de sa créatrice dans cette aventure du langage; Il ne  cesse de dire quelque chose pour se dire lui-même et donner une réalité à l'indicible. Son Comment dire  révéle  des énigmes.  

Jean-Paul Gavard-Perret

Claudine Bohi, Je cherche un enfant, peintures de Germain Roesz, coll. Bas de page, Éditions Les Lieux-Dits, avril 2024, non paginé, 7€

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