Gérard Cartier et la mémoire des lieux 

Ce livre comme le souligne son éditeur est librement inspiré par Le Tour de la France par deux enfants – mais aussi par Le Dépaysement de Jean-Christophe Bailly. D'où une forme de voyage intérieur mais aussi un périple à travers la France d’aujourd’hui, région par région.
Les poèmes en deviennent les étapes. Des échos littéraires et historiques se mêlent à la vie quotidienne, aux paysages urbains et à leurs mutations.
Nous sommes pour autant très éloignés d'un reportage. S'y substitue une plongée attentive dans la mémoire des lieux traversés. Ainsi et par exemple : L'auberge de campagne où des banquets de spectres se poursuivent / longue table encombrée de bouteilles PICON BYRRH /  30 convives en habits sépia / dans l’éclair du magnésium prenant la pose, dans un poème simplement intitulé : 45°15’17,2"N - 5°46’46,2"E.
Mais il ne faut pas se faire d'illusion, l’obscurité veille. Pas n'importe laquelle : avec des ombres dedans. Mais c'est pour un tel poète l'occasion de caresser les chimères. Même et surtout  les plus belles d'entre elles. 

Jean-Paul Gavard-Perret

Gérard Cartier, Le voyage intérieur, Flammarion, octobre  2023, 498 p.-, 25€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.