Michelle Labbé et la guerre

Passant du roman à ses propres souvenirs d'enfance Michelle Labbé se retrouve au moment où soudain la France est prise d'une détresse collective mais où les zones d'ombres ne sont pas simplement le fait des occupants.
À  travers sa propre expérience l'auteure évoque cette période mais en deux temps : il y  d'abord les faits eux-mêmes et ensuite les échos que le "post-war" évoque et produit.
Pendant le premier temps, le père a souvent manqué à l'appel. Le grand-père protège la petite fille des furies domestiques mais quant à celles de la guerre, seul son géniteur semblait pouvoir l'en protéger. Toutefois il brillait par son absence.
La morosité fut lourde et elle a perduré jusque dans le plus ou moins bel aujourd'hui. L'auteur cherchait des amies : on lui infligea des sœurs de substitution qui accentuèrent par leur présence une vision sans concession sur le monde tel qu'il était dans la région de Lorient.
Cette période d'initiation ne finira néanmoins pas mal. La vie normale reprend ses droits. Pour la santé de presque tous et jusqu'à faire enlever les masques de des années bien plus récentes  du Covid.

Jean-Paul Gavard-Perret

Michelle Labbé, La guerre et l'enfant, coll. Graveurs de Mémoire, L'Harmattan, avril 2023, 230 p.-, 21€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.