Destin de femmes

Veilleuse du Calvaire, elle est le savoir de la chair vaincue, jamais défaite cependant. Elle est la feuille sèche qui, de retour à l’arbre, reverdit sa vigueur recouvrée et n’a plus peur du vent ! Oui, elle est l’indestructible nécessité du cri/ Son cri. Le cri de tous les cris. L’appel à la vie…
Ce fut une lecture terrible à l’aune du calvaire de la pauvre femme qui fut torturée, massacrée par un sauvage. À croire que certaines cultures ont encore le goût de la conquête des corps. De la domination totale. Ultime. De cet être différent de l’homme. Conquérir un espace par l’annihilation de l’autre.
Poussière tu es tu seras. Ce livre est aussi le paysage des pierres et rivières détruites par la cupidité de l’homme. Un peu de pouvoir et la bassesse s’invite. Mais la colline donne de la voix. Elle se rebelle. Par la voix d’une femme. Femme de toutes les femmes. Voix de la conscience : Que faisons-nous de ce qu’on a fait de nous ou de ce qu’on a voulu nous faire ou faire de nous ? La voix témoigne. Devoir de mémoire.
Et de cette colline comme miroir de nos sociétés malades. Quand stopperons-nous cette puissance destructrice qui nous habite ? Quand cesseront les actes de répression sur les corps ? Derrière cette parole libérée on attend des actes et non des promesses…

Annabelle Hautecontre

Lyonel Trouillot, Veilleuse du Calvaire, Actes Sud, août 2023, 174 p.-, 19,90 €

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