Le livre à ne pas manquer : "La Liste de mes envies" de Grégoire Delacourt

Qui a dit qu’il n’y avait plus d’auteurs, plus de livres ? Qui a dit qu’il n’y avait désormais que des produits, façon Levy ou Musso, lancés comme une lessive selon des règles de marketing éprouvées ?


La Liste de mes envies vient démentir tout cela. C’est un petit livre (186 pages), alors que les livres de vacances doivent être gros, si possible flirter avec les 500 pages. Voici un livre sorti en mai, sans grand bruit, et pas en juin, avec tambours et trompettes. Voici le second roman d’un inconnu. Et pas le 10e roman d’un habitué des sacs de plages. Voici un auteur qui, dans ses interviews, cite Thomas d’Aquin, au lieu de rendre d’abord un hommage (très original !) à Simone Veil, Nelson Mandela ou Yannick Noah (au choix). Nous sommes déjà à 250 000 ou 300 000 exemplaires de cette Liste de mes envies, de Grégoire Delacourt. Et c’est la rumeur, le bouche à oreille, le buzz qui ont assuré ce tirage formidable, qui n’est apparemment qu’un début de carrière pour ce livre dont les droits sont déjà réservés dans plusieurs pays.

 

Grégoire Delacourt, son auteur, avait publié un premier roman, l’an dernier, L’Écrivain de la famille. D’habitude un premier roman se vend à 800 exemplaires. Celui-là avait atteint le chiffre phénoménal de 18 000 exemplaires ! Il y a fort à parier que le succès du second va relancer de manière foudroyante les ventes du premier. Delacourt est publicitaire. Il pourrait être le frère jumeau de Frédéric Beigbeder. Il en est en fait l’antithèse.

 

L’histoire de La Liste de mes envies, vous la connaissez certainement, car elle a été commentée un peu partout : c’est l’histoire fort banale d’une mercière d’Arras, ni jeune ni vieille, qui joue au loto. La liste de ses envies, c’est la liste de ce qu’elle aimerait s’acheter, si elle gagnait. Mais le bonheur est-il dans la liste de ces envies-là ? Et devenir riche ne change-t-il pas le regard des autres ?

Pour ne pas dévoiler l’intrigue, je ne vous dirai pas la liste de ses envies, je ne vous dirai pas si elle gagne, je ne vous dirai pas ce qui va changer dans sa vie et pourquoi. Et je ne vous dirai pas comment se termine l’histoire.

 

Un grand livre ? Non, je vous l’ai dit, c’est un petit livre. Mais un petit livre plaisant, bien écrit. Une histoire originale, assez émouvante. Du Pierre Benoît façon Déjeuner de Sousteyrac. Mon Pierre Benoît préféré. Pierre Benoît écrivait des petits livres. Qui se lisent toujours avec plaisir un demi-siècle plus tard. On souhaite le même succès à Grégoire Delacourt.

 

Francis Bergeron

 

Grégoire Delacourt, La liste de mes envies, par, Lattès, février 2012, 186 p., 16 €

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1 commentaire

Bonjour,


Ayant un examen de passe en français, j'ai dû lire ce livre. Il m'a plu mais sans plus enfin bref, j'avais une question: 
Que pensez-vous du fond et de la forme, quel est le rapport entre les 2?
Pour donnez un exemple, nous avons dû faire pareil pour L'étranger de Camus et on peut voir que le fond colle à la forme car il a une écriture simple, des phrases courtes, peu d'adjectifs (la forme) et il n'y a pas de suspens, pas d'intrigue et pas de sentiments (le fond) .
J'ai un peu de mal à faire pareil pour La lise de mes envies, je n'arrive pas à savoir si la forme colle au fond donc j'aurais besoin de votre aide! 
Merci d'avance