Pouchet et le jeu d'une dame

Refu­sant de pra­ti­quer les usages prag­ma­tiques ou orne­men­taux du lan­gage et se fen­dant des allures mys­tiques sopo­ri­fiques et lyriques sans for­cé­ment appuyer sur des  obs­cé­ni­tés phy­siques, il estime sans doute de pen­ser mal et impie.
Une telle agno­mie a pour but de bran­ler la vérité sté­réo­ty­pique. Elle tremble le flou des notions et des uni­ver­saux. Même s’il y a fort à parier que des feux d’artifice échouent le plus sou­vent en pétards mouillés :  la pro­vo­ca­tion se gonfle de feintes de déclara­ti­vité et de platitude.
Le poète fier de lui n’affiche en rien une pré­ten­tion ridi­cule. Il invente ses exer­cices d’idioties pour culti­ver le comique et la pul­sion agres­sive. L’impuissance fait de lui un spectre, un poli­chi­nelle moins coloré que nu. Il fait face à ces fan­tômes : ceux qui brassent tout. Pouchet à l'inverse répond au non-tout. Sa dif­fé­rence est vivifiante et d'une habile et v plaisanterie.

Jean-Paul Gavard-Perret

Vic­tor Pou­chet, L’option légère, Gal­li­mard, mars 2024, 224 p.-, 22€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.