Une beauté pour chaque jour

Claudie Gallay aime les portraits de femmes. Depuis Les Déferlantes le grand public a appris à découvrir ces héroïnes qui, de Venise à la haute montagne, des plages de Normandie ou du centre de la France, vivent l’instant. Car tous ses romans tissent la trame du quotidien soudain violenté. Claudie Gallay aime aussi par-dessus tout l’art. On lui doit un Détails d’Opalka poignant d’humanité. Alors rien d’étonnant à ce qu’ici l’on suive Jeanne et sa passion pour Marina Abramovic. Cette artiste-performeuse travaille sur son vécu. Son corps… allant jusqu’à se mutiler. Jeanne y voit aussi une forme d’absolue liberté. De maîtrise. Du temps, de l’acte, du devenir.

Jeanne est encline à la routine. Cela la rassure. Le train de 18h01 avec le vieux monsieur et la dame au chapeau bleu. Le macaron du mardi soir. La simplicité heureuse des gens simples. Guichetière à la poste. Mari magasinier chez Auchan. Nous sommes chez les gens humbles. Mais cela ne les empêche en rien d’aimer l’ordre, la propreté chez eux. L’art. Une manière de rappeler que le vol des bourgeois au XIXe siècle est une honte. Il ne faut pas avoir fait des études ou être suprêmement intelligent pour aimer l’art. L’art est affaire d’émotion. De surprise. De rencontres… Et quelle rencontre fera Jeanne cet été… Une valse à plusieurs temps qui va l’entraîner dans un tourbillon de joie. D’imprévisible, la beauté se rend indispensable. Pour pallier au manque. Pour ouvrir d’autres possibles. Pour nourrir le quotidien, soudain bien vide dans cette grisaille contemporaine. Un livre pétillant qui embrase la ligne d’horizon. Histoire que nos journées soient plus folles…

Annabelle Hautecontre

Claudie Gallay, La Beauté des jours, Babel, mai 2019, 406 p. -, 9,70 €

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