Madeleine Chapsal, L'inoubliée


Dans un café, Louis, cheveux gris, canne à la main, attend sa nièce, Judith. Au moment où il commande un porto, il reconnaît, sur une banquette, Éléonore, son amour de jeunesse. Surpris, il préfère s’éloigner et fuir celle qu’il n’a jamais pu oublier. Comme beaucoup de jeunes filles, Judith n'a eu que des liaisons passagères et rêve du grand amour. Curieuse d’en savoir plus, elle va en cachette voir Éléonore. En dépit du silence, des malentendus, d’une passion pour un écrivain, la belle Éléonore a gardé des photos de Louis et avoue qu’elle continue de l’aimer. Est-il trop tard pour qu’ils se retrouvent ? Judith va-t-elle apprendre à aimer ? Madeleine Chapsal a mis beaucoup d’elle-même dans ce roman plein d’espoir, sensible, porté par une belle énergie. Une réflexion sur l’amour qui dure et la transmission.

 

Quel a été votre désir, à l’origine de ce roman ?

Décrire une des aventures de l’amour...

 

Comment avez-vous créé vos personnages : Louis, Judith et Éléonore ?

J’ai connu et aimé Louis, qui vient de disparaître, Éléonore est un peu moi, Judith est l’une des jeunes femmes que je fréquente

 

Pourriez-vous nous parler d’eux, de ce qui les anime ?

Louis, ne parvient  pas à oublier son inoubliable Éléonore, en dépit de ses efforts... Éléonore qui en aimait un autre, finit par penser que c’est Louis l’homme de sa vie... Judith se demande s’il existe des amours durables !

 

En quoi la conception de l’amour qu’incarne Louis diffère-t-elle de celle de Judith, de celle des jeunes d’aujourd’hui ?

C’est la façon de l’exprimer qui diffère, le ressenti reste le même, nous cherchons tous à aimer quelqu’un et que ce soit pour toujours !

 

Comment expliquez-vous le « pointillisme amoureux » d’une génération soucieuse de préserver sa liberté ? Qu’en pensez-vous ?

J’ai « pointillé », moi aussi, c’était ma façon de chercher l’homme qu’il me fallait... Mais à l’époque, on dissimulait ses « coups »...

 

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes pour réussir leur vie amoureuse ?

Aucun. Chacun son chemin, son destin, sa chance...

 

Accordez-vous de l’importance à la transmission des valeurs d’une génération à l’autre ?

Par l’exemple, on examine le comportement de ceux qui nous ont précédés, on juge leurs échecs, on espère faire mieux qu’eux ! Et le manège se poursuit, ce qui permet d’écrire des romans...

 

Pourquoi Judith va-t-elle à la rencontre d’Éléonore, L’inoubliée, celle qui fut le grand amour de son oncle ?

Elle souhaite apprendre comment elle a fait pour demeurer inoubliée !

 

Croyez-vous qu’il est possible de reprendre une histoire d’amour lorsque le temps est passé ?

Ce ne sera pas la même... J’ai écrit un livre avec un psychanalyste, Serge Leclaire, intitulé Apprendre à aimer... C’est un long trajet dans l’inconnu et vers la lumière...

 

Quels sont les secrets des couples qui durent ?

Malraux disait : «On aime l’être qui vous est nécessaire... » Il y a tant de façons de l’être, par son argent, par ses talents, en art, en cuisine, en tout, par sa gaîté, par sa douceur, par sa qualité d’être, par sa diablerie...

 

Comment construisez-vous vos romans ? Écrivez-vous tous les jours ?

J’écris tous les matins, je ne construis rien, cela me vient de la nuit : je suis « écrite »...

 

Parmi vos nombreux livres, lesquels vous tiennent le plus à cœur ?

La Maison, L’Ami chien, Dans mon jardin, La Maison de Jade, L’homme de ma vie, David, Ce que m’a appris Françoise Dolto, L’inoubliée...

 

Quelles sont les personnes qui ont compté dans votre vie ?

Mon père, ma mère, JJSS, David, mes chats, mes chiens.

 

Comment expliquez-vous la fidélité de vos lecteurs ? Quels liens entretenez-vous avec eux ?

Ils me disent que j’écris ce qu’ils ressentent, que je leur donne les mots qu’ils n’ont pas trouvés ; j’ai le sentiment d’être un écrivain public. Ils me disent aussi que mon style est clair et facile.

 

Quels sont les écrivains du passé et d’aujourd’hui que vous aimez ?

Victor Hugo Balzac, Proust, Simenon, Colette, Le Clézio, Mary Higgins Clark...

 

Que conseillez-vous à un jeune écrivain ?

De lire Lettres à un jeune poète de Rilke, tout y est dit et conseillé, magnifiquement.

 

Parlez-nous du salon L’île aux Livres dont vous êtes la marraine.

Charme de l’île de Ré, charme de l’été, charme des  vacances... Tous ces charmes se conjuguent, d’où notre succès. S’y ajoute la perfection de l’organisation dont s’occupent l’année durant Stéphane Guillot et Joschi Guitton, avec le petit coup de main pour le prix L’Ile aux Livres/ La Petite Cour d’Emmanuelle de Boysson

 

Propos recueillis par Emmanuelle de Boysson (juin 2013)

© Photo : Jean-Marc Gourdon

 

Madeleine Chapsal, L'inoubliée, Fayard, mai 2013, 195 pages, 17 €

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